L’AFFECTION D’EUGÈNE POUR LES MEMBRES DE SA COMMUNAUTÉ

Eugène écrivait à Hippolyte Courtès, qui était un jeune homme de 19 ans, originaire d’Aix, et qui avait été membre de sa Congrégation des Jeunes. Il y avait une bonne relation entre eux et pour le reste de sa vie, ils allaient être de bons amis et se confier l’un à l’autre. Les expressions « mon cher ami » et « mon enfant » indiquent bien le sens de paternité qu’Eugène entretenaient dans ses relations avec les jeunes membres qu’il lui fut donné de bien connaître par le biais des activités de la jeunesse.

Les missionnaires qui vont à Arles te porteront, mon cher ami, cette réponse tardive à la lettre que tu as eu la bonté de m’écrire, le 29 août. Je crois, mon enfant, que je n’aurais pas osé te regarder à mon retour si je ne m’étais fait précéder de cette lettre. …

Hippolyte Courtès avait joint la communauté des Missionnaires en tant que novice, une semaine auparavant:

Je crois que tu suis les exercices de la maison.

Eugène connaît les qualités religieuses de ce jeune homme et il l’enjoint de continuer à les développer:

Continue, mon cher enfant, à donner le bon exemple de la régularité, de la modestie, de l’obéissance et de toutes les vertus religieuses…
Adieu, cher ami, je t’embrasse et t’aime de tout mon cœur.
Eug[ène] de Mazenod, prêtre missionnaire.

Lettre à Hippolyte Courtès, 22 octobre 1817, E.O. VI n. 27

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1 réponse à L’AFFECTION D’EUGÈNE POUR LES MEMBRES DE SA COMMUNAUTÉ

  1. Denyse Mostert dit :

    À peine une semaine que le jeune Hippolyte Courtès a été reçu au noviciat des Missionnaires de Provence et déjà Eugène de Mazenod se considère comme son débiteur.

    On peut présumer que le Fondateur a pressé le jeune novice de lui communiquer sans crainte d’éventuels points à éclaircir. Ce qui lui fait d’autant plus déplorer sa « réponse tardive » du 22 octobre…

    Simple formule de politesse ? La teneur de la lettre d’Eugène vient détromper une telle supposition. « Je crois, mon enfant, [écrit-il en toute simplicité] que je n’aurais pas osé te regarder à mon retour si je ne m’étais fait précéder de cette lettre… »

    En bon père de famille, le Fondateur se tient au courant de la vie des siens. Il exhorte le jeune Hippolyte à « continuer, à donner le bon exemple de la régularité, de la modestie, de l’obéissance et de toutes les vertus religieuses… »

    Ce qui aurait pu n’être que conseils de directeur de conscience devient, sous sa plume un témoignage d’affection qu’il ne vient aucune idée à sa nature droite et aimante de dissimuler.

    Vraiment, Eugène est demeuré le prêtre qui écrivait à son directeur bien des années auparavant. « J’ai toujours eu une franchise des plus prononcées, qui m’a fait rejeter loin de moi toute espèce de compliments flatteurs qui aurait tendu le moins du monde à en obscurcir la sincérité. » Et encore «J’aime en général passionnément tous ceux dont je crois être aimé… » Pour conclure : « Rien de charnel ne se mêle pourtant à ces vœux qui partent de la partie la plus noble de mon cœur… » (*)

    C’est en toute limpidité qu’Eugène laisse libre cours à des termes affectueux comme ceux qui terminent la lettre à Hippolyte Courtès : « Adieu, cher ami, je t’embrasse et t’aime de tout mon cœur ». Clarté soulignée d’ailleurs par la signature sans équivoque : «Eug[ène] de Mazenod, prêtre missionnaire ».

    « Aime et fais ce que tu veux… » Oui, le Fondateur peut se targuer du mot de saint Augustin. Parce que l’un comme l’autre ont su donner à l’amour sa véritable et sublime dimension, celle qui permet de grandir et de faire s’élever ceux que nous aimons.

    Quel but à poursuivre tout au long de cette année nouvelle !

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