EMPRISONNÉ DANS DES TACTIQUES POLITIQUES DE RETARDEMENT

La rencontre d’Eugène avec le Ministre fut polie, mais il était clair que le Ministre était en train de trouver autant de raisons que possible pour retarder de demander à un parlement hostile de voter sur ce sujet.

Il n’y a rien à faire pour le moment du côté du Gouvernement. Le Ministre s’est établi dans la conviction que nous ne pouvons être approuvés que par une loi. Je vous laisse à penser s’il faudra le tenter! Je lui ai demandé une audience qu’il m’a accordée; il m’a fort bien reçu, mais il a toujours persisté dans son système: «Allez toujours votre train jusqu’à l’époque des Chambres», m’a-t-il dit. Sur la remarque que je lui ai faite qu’il serait plaisant d’occuper les deux Chambres d’un aussi petit établissement que le nôtre, il m’a répondu qu’il y en avait de bien moins importants qui en seraient réduits là…

Lettre à Henri Tempier, 25 juillet 1817, E.O. VI n. 18

 Leflon observe :

Ces bonnes paroles masquaient en réalité une fin de non recevoir. Le P. de Mazenod se heurtait à la réponse juridique, constamment opposée à toutes les requêtes analogues, et au système de temporisation avec lequel il voulait en finir.

Leflon II p. 72

 

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Une réponse à EMPRISONNÉ DANS DES TACTIQUES POLITIQUES DE RETARDEMENT

  1. Denyse Mostert dit :

    Quoique la rencontre avec le ministre Lainé se déroule dans la bienveillance, le résultat n’en est pas moins affligeant pour Eugène de Mazenod. « L’autorisation ne peut être accordée par le Roi , mais seulement par une loi votée par le Parlement … Le ministre s’explique dans une lettre datée du 4 août qu’il termine par ces mots : ‘ Vous pouvez, en attendant, continuer avec vos estimables coopérateurs les fonctions que vous avez si heureusement commencées.’ » (*)

    Déconvenue difficile à assumer aussi bien pour le bouillant Fondateur que pour ses compagnons. N’est-il pas juste qu’ils aspirent à la reconnaissance officielle qui mettra fin à la vindicte du clergé avoisinant ? Car enfin, l’œuvre de ce petit groupe de prêtres portés par l’amour des pauvres, n’a-t-elle pas fait ses preuves ? Prisonniers visités, missions dans les campagnes et maintenant ces jeunes pour qui s’ouvre un avenir plein de promesses, tout cela ne mériterait-il pas une collaboration reconnaissante en lieu et place de jalousie malveillante et de paroles faussement lénifiantes ?

    Bien sûr, les Missionnaires de Provence ne sont pas seuls à dépendre d’une loi encore à venir. L’Histoire nous apprend heureusement qu’Eugène de Mazenod, fort de l’appui de ses compagnons, va continuer son combat pour obtenir enfin la reconnaissance officielle qui va mettre fin à une situation d’une précarité insupportable.

    Tous ces sentiments, je les ressens vivement en écrivant ce petit commentaire. Parce qu’il ne faut pas se cacher que, toutes proportions gardées, des situations analogues se rencontrent encore aujourd’hui. Des imbroglios qu’il suffirait d’une foi authentique et d’un peu de générosité pour démêler. Des dénouements auxquels il nous faut travailler de tout cœur lorsque nous y sommes peu ou prou impliqués.

    (*) Petite vie de Eugène de Mazenod – Cardinal Roger Etchgaray

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