CE N’EST PAS SEULEMENT QUE JE VOUS AIME BEAUCOUP, MAIS QUE JE PARTAGE VOLONTIERS MES PENSÉES AVEC VOUS

Dans ses lettres au P. Tempier, Eugène révèle quelque chose qu’il lui tenait au cœur, l’importance d’une relation chaleureuse.

Je me contente d’unir mes faibles prières aux vôtres pour attirer sur vous toutes les bénédictions que je pourrais me souhaiter à moi-même, et ce n’est pas merveille, parce que je ne vous ai jamais considéré que comme un autre moi-même; c’est pourquoi non seulement je vous aime tant, mais je vous communique si volontiers toutes mes pensées, toujours plus étonné, néanmoins, qu’indépendamment de notre position relative, vous ayez tant de peine à me faire part des vôtres

Lettre au P. H. Tempier, 6 Octobre 1829, EO VII n 338

Yvon Beaudoin commente :

Il n’est pas facile de résumer la vie fort remplie du père Tempier. On peut dire cependant que son rôle le plus important a été celui qu’il a joué aux côtés du Fondateur.

Au cours de ses premières années de ministère sacerdotal à Aix, de 1812 à 1815, Eugène de Mazenod n’eut aucun véritable ami «capable d’adoucir une peine» et de partager de grands projets. Il l’avoua à l’abbé Forbin-Janson, le 12 septembre 1814. Sa rencontre avec l’abbé Tempier, en 1815-1816, lui fit trouver ce qu’il cherchait et même davantage. En plus de partager les projets et d’adoucir les peines, le père Tempier, calme et posé, beaucoup moins émotif que le Fondateur, tamponna toujours les saillies du caractère de celui-ci et l’aida avec ténacité, le remplaçant souvent, dans la réalisation de tous les projets et de toutes les entreprises.

Mgr de Mazenod affectionna et estima toujours son collaborateur et ami pour qui il n’eut pas de secrets. Il le lui écrivit souvent. Il lui confia tous les postes de confiance, lui avoua qu’il le considérait comme «un autre lui-même» (de Mazenod à Tempier, le 6 octobre 1829) et que, dans la Congrégation, on comptait sur le père Tempier comme sur lui-même (voir de Mazenod à Tempier, le 15 août 1822).

http://www.omiworld.org/fr/dictionary/dictionnaire-historique_vol-1_t/488/tempier-fran-ois-de-paule-henry/

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1 réponse à CE N’EST PAS SEULEMENT QUE JE VOUS AIME BEAUCOUP, MAIS QUE JE PARTAGE VOLONTIERS MES PENSÉES AVEC VOUS

  1. Denyse Mostert dit :

    À lire tout ce qui concerne HenriTempier, on peut s’étonner qu’il n’ait pas été canonisé comme son saint ami Eugène de Mazenod !

    Dans une France qui se remet de 10 ans de chaos, celui-ci caresse un projet dont nul ne sait comment il va évoluer. Réunir des prêtres qui se consacreront aux pauvres laissés pour compte est loin d’être une sinécure. Rien n’en garantit le succès. Trois lettres de l’Abbé de Mazenod, d’octobre à décembre 1815, suffiront à emporter l’acquiescement du P. Henri Tempier. Décision que l’on ne peut certes qualifier d’irréfléchie compte tenu du « caractère froid et extrêmement réservé » du jeune prêtre alors « vicaire à la paroisse Saint-Césaire d’Arles. »

    Commencera alors une amitié exceptionnelle entre deux hommes de tempérament diamétralement opposés mais portés par le désir de « faire connaître et aimer Jésus Christ » aux plus abandonnés. Ensemble, ils pourront voir naître et grandir les Missionnaires de Provence, devenus en 1826 les Oblats de Marie Immaculée.
    Des paroles qui résument en quelques mots des années de dévouements ponctués de bien des moments difficiles. D’un côté le fondateur impulsif et de l’autre le religieux « extrêmement réservé », forcé, par un vœu d’obéissance mutuelle, de collaborer, d’admonester et de conseiller celui qui est à la fois son ami, son pénitent et son supérieur général.

    Du P. Tempier on dit « qu’il n’exprima ses sentiments qu’en d’exceptionnelles occasions ». Comme ce titre de vicaire de Marseille qu’il lui faut accepter en dépit de ses réticences. « [Il] aurait préféré qu’on ne songe pas à lui pour une charge qu’il jugeait au-dessus de ses talents et de ses vertus, nuisible surtout au bien de sa famille religieuse. Le Fondateur le lui imposa par obéissance afin de lui faire partager en tout sa sollicitude et de concourir à l’accomplissement des desseins de Dieu. »

    Éducateur, assistant et économe général de la Congrégation, Henri Tempier fait preuve d’un dévouement inlassable dans les charges importantes qu’on lui confie.
    Parfois difficile la vie de cet ami exceptionnel du fondateur ! « Au milieu des difficultés, des pressions que les supérieurs exerçaient sur lui pour obtenir des permissions, de l’argent et des sujets, l’assistant ou l’économe général restait inflexible et, s’il se fâcha quelquefois, on a l’impression qu’il s’agit toujours de colères calculées provenant d’une espèce d’instinct pédagogique qui veut attirer l’attention, souligner des erreurs, corriger des manquements. » Sa sérénité proverbiale lui permet de concentrer toutes ses forces à l’accomplissement de ses nombreux devoirs d’état.

    Ce que je viens d’écrire du P. Tempier me renvoie à une autre image : « celui qui passait en faisant le bien ». Ce Jésus qui savait écouter, analyser et guérir, celui aussi capable de ‘’saintes’’ colères devant des situations inacceptables.

    N’en doutons pas, Eugène de Mazenod et Henri Tempier se trouvent réunis dans l’éternité de Dieu. En même temps que la persévérance du fondateur, on peut demander au religieux la sérénité qui lui a permis d’accomplir sans faiblir son devoir d’ami exceptionnel.

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