Dans la première Règle, les missionnaires notent leur désir de vivre une vie d’équilibre qui inclut l’importance de la prière et de l’étude pour ne pas être un vase vide en n’ayant rien à donner quand ils sont en mission:
Demande d’autorisation adressée à Messieurs les Vicaires Généraux Capitulaires d’Aix, le 25 janvier 1816, E.O. XIII n.2 Eugène et ses premiers compagnons visaient une vie d’équilibre entre recevoir et donner. Les missionnaires ont besoin de recevoir par la prière, l’étude et la réflexion afin d’avoir quelque chose de valeur à partager durant leur mission. Sans cet équilibre, ils deviendraient des cymbales retentissantes sans substance à offrir dans leurs activités d’évangélisation et sans cette capacité d’être eux-mêmes évangélisés par ceux qui sont les plus abandonnés. Vingt ans après, Eugène continue à insister sur ce point :
Lettre à Eugène Guigues, le 27 mai 1835, EO VIII n 516 “Nous prenons davantage soin de notre téléphone portable que de nous-mêmes. Nous savons quand la batterie est à terre et la rechargeons.” Arianna Huffington
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Méta
Pour Eugène au caractère tout d’une pièce il est évident que la vocation missionnaires doit être vécue totalement. La vie commune permet à ses compagnons « de pratiquer les vertus pour lesquels ils ont un si grand attrait ». Des vœux religieux viendront confirmer solennellement une totale oblation. Voici ce dont le fondateur et son confident le P. Henri Tempier, sont intimement convaincus. Ensemble, ils prononceront d’ailleurs des vœux personnels et, tant est grande leur amitié spirituelle, ils s’engageront à un vœu d’obéissance l’un envers l’autre.
Il en va autrement de l’ensemble des missionnaires. Le tout sera discuté en Chapitre général. Les buts de la Société seront acceptés sans problème. L’atmosphère va se tendre lorsqu’il s’agira des vœux religieux. Deux prêtres sur six donnent leur accord. Après discussion, trois jeunes missionnaires en formation sont admis à voter. Les articles contestés sont approuvés par six voix contre quatre. Fin novembre, huit missionnaires prononcent leurs vœux, les deux autres préfèrent attendre. Il est normal que ces prêtres, tout prêts à oeuvrer en terre éloignée, n’envisagent pas pour l’heure de se lier d’une manière aussi définitive. De toute façon, pas question de faire ici le procès de qui que ce soit.
Pas question non plus de déconsidérer les voeux religieux. Pour travailler à la moisson, il est toujours nécessaire de s’engager personnellement. Une vision commune favorisant échanges et prière en commun ne peut que favoriser le désir de transmettre la Bonne Nouvelle.
L’engagement des Associés aux Oblats revêt pour moi toute sa signification. Bien que littéralement prononcé pour un an, il en est tout autrement dans mon cœur. Comment en effet s’engager sincèrement dans un tel cheminement avec l’arrière-pensée que… si cela ne va pas, je peux toujours arrêter ?
Une distraction à confesser : dans le commentaire envoyé ce matin, il était question de vœux et d’engagement… et aucune mention du sujet de ce jour d’équilibrer travail et repos.
À ce sujet, on se souvient des nombreux conseils de modération du fondateur à ses fils. Qui, souvent pris dans les impératifs des missions, se trouvaient parfois dans l’impossibilité de les appliquer.
Eugène lui-même, n’a pas toujours pu pratiquer l’harmonieux équilibre qu’il recommandait . Pas une sinécure de donner des missions en régions éloignées, ni de cumuler les charges de vicaire général avec celles de la Congrégation ! Que dire alors quand il lui faudra administrer en tant qu’évêque le diocèse de Marseille en pleine reconstruction tout en demeurant présent à ses Oblats ?
Rien n’a changé du désir de vie équilibrée mentionné dans la demande faite aux évêques d’Aix le 25 juin 1816. En 1835, Eugène recommande toujours : « Mais gardez-vous bien de vous forcer pour soutenir la gageure. Au nom de Dieu que l’on rentre dans l’intérieur de la communauté pour s’y renouveler dans l’esprit de sa vocation, autrement s’en est fait de nos missionnaires, ils ne seront bientôt plus que des cymbales retentissantes. »
Qui n’a vécu des moments de super-zèle pendant lesquels, en dépit d’une fatigue extrême, on veut poursuivre jusqu’au bout le travail entrepris ? Sans catastrophe, du moins apparente… Pour ma part, je me souviens d’avoir connu des moments comme à l’intérieur d’un vase clos où me parvenait de loin l’écho de mes paroles. Inutile de dire l’insatisfaction d’une telle expérience. Il se peut que j’aie été quelquefois une cymbale retentissante…
Une parole de Jésus dont se souvenir : « « Venez à l’écart… et reposez-vous un peu » (Marc 6, 31)