SPIRITUALITÉ: LES RAYONS SAUVEURS DE DIEU FOCALISENT LA VIE

Une spiritualité est le résultat d’un foyer précis qui diffuse une lumière spécifique et donne une signification particulière à une personne ou à un groupe. “Spiritualité” se réfère alors à la totalité de l’expression du foyer et de ses effets.

À l’école, j’étais toujours fasciné par l’idée d’un foyer central, et comment la lumière blanche qui brillait à travers un point particulier du prisme sortirait en couleur de l’autre côté. Cette fascination, dans ma vie ultérieure, m’a fourni une clé pour être capable de comprendre la dynamique qui donna sens à la vie d’Eugène. C’était la réalisation de l’amour de Dieu pour lui, par la suite, comprise et exprimée lorsqu’il regardait la Croix un Vendredi Saint. C’était là « la blanche lumière » qui brillait dans sa vie, et qui fut transformée dans une multitude de couleurs dans les 55 années suivantes de sa vie, et dans les 200 années de la mission Oblate.

Puis-je oublier ces larmes amères que la vue de la Croix fit couler de mes yeux un Vendredi Saint.

…Jamais mon âme ne fut plus satisfaite, jamais elle n’éprouva plus de bonheur; c’est qu’au milieu de ce torrent de larmes, malgré ma douleur, ou plutôt par le moyen de ma douleur, mon âme s’élançait vers sa fin dernière, vers Dieu son unique bien dont elle sentait vivement la perte.

… Que toutes mes actions, pensées, etc., soient donc dirigées à cette fin. Quelle plus glorieuse occupation que de n’agir en tout et pour tout que pour Dieu, que de l’aimer par-dessus tout, que de l’aimer d’autant plus qu’on l’a aimé trop tard.

Journal de retraite, décembre 1814, O.W. XV n.130

(cf http://www.Eugènedemazenod.net/fra/?p=218  et les entrées suivantes pour le texte)

Cet événement allait devenir le point central de la vie d’Eugène  – le prisme de sa vie. Comme il recevait la lumière de Jésus crucifié dans sa vie, cela devint le point central à travers lequel il  expérimenta les couleurs multiples du salut et amena d’autres personnes à cette même expérience.

Je vous prie de changer la fin de nos litanies; au lieu de dire Jesu sacerdos, il faut dire Christe salvator. C’est le point de vue sous lequel nous devons contempler notre divin Maître. Par notre vocation particulière, nous sommes associés d’une manière spéciale à la rédemption des hommes

Lettre adressée à  “nos chers frères, les missionnaires à Aix”,
Juillet 1816, O.W. VI n 12

Notre Règle de Vie traduit ce point pour nous:  “ À travers le regard du Sauveur crucifié nous voyons le monde racheté de son sang, dans le désir que les hommes en qui se poursuit sa passion connaissent eux aussi la puissance de sa résurrection (cf. Ph 3, 10).”

En réfléchissant sur l’expérience centrale de la vie d’Eugène, quel est le point central de mon expérience de Dieu? Qu’elle est l’origine de la lumière qui brille dans et à travers ma vie?

FRENCH

“Concentrez toutes vos pensées sur le travail à portée de la main. Les rayons du soleil ne brûlent pas avant de devenir un foyer.”  Alexander Graham Bell

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1 réponse à SPIRITUALITÉ: LES RAYONS SAUVEURS DE DIEU FOCALISENT LA VIE

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre adressée à “nos chers frères, les missionnaires à Aix” – Juillet 1816 : « Puis-je oublier ces larmes amères que la vue de la Croix fit couler de mes yeux un Vendredi Saint ?»

    Comment ont d’abord réagi les « chers frères, missionnaires à Aix » à la lecture de ces lignes ? Certes, le Vendredi Saint est le jour par excellence pour revivre plus intensément les douleurs du Christ en croix. Devant les longs récits de la Passion, le cœur est plus lourd et le souvenir du Calvaire nous atteint plus profondément. Mais vraiment, il est rare que la seule vue d’un crucifix conduise à des sentiments aussi passionnés que ceux décrits par Eugène !

    Eugène serait-il plongé dans le dolorisme en vigueur au 19ième siècle ? ‘’
    – ‘’Penses-y même pas me dirait textuellement ma petite-fille.’’ Elle pourrait aussi me conseiller de lire le texte jusque la fin avant de chercher à l’interpréter. Et elle aurait raison. Car le Fondateur change vite de registre. De la détresse, il passe maintenant à la joie…

    Comprenne qui peut ! Il faut pour cela bien s’imprégner de la suite. «…Jamais mon âme, continue-t-il, ne fut plus satisfaite, jamais elle n’éprouva plus de bonheur; c’est qu’au milieu de ce torrent de larmes, malgré ma douleur, ou plutôt par le moyen de ma douleur, mon âme s’élançait vers sa fin dernière, vers Dieu son unique bien dont elle sentait vivement la perte. » Les larmes devenaient espérance devant le Salut offert une fois pour toutes.

    Eugène n’en restera pas là. Ces larmes et ces consolations hors du commun deviendront pour lui renouvellement heureux et quotidien de ce ‘’tout-pour-Dieu’’ auquel il s’est engagé.

    « Christe salvator » ! Le Christ sauveur du Calvaire, celui qui participe à nos douleurs, le Christ ressuscité qui a dit : «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix… Que votre coeur ne se trouble point, et ne s’alarme point » (Jean 14:27) Bien sûr, les obstacles ne disparaîtront pas miraculeusement. Mais nous aurons la possibilité de les vaincre en vrais disciples de Jésus Christ.

    Et la question de Frank : «En réfléchissant sur l’expérience centrale de la vie d’Eugène, quel est le point central de mon expérience de Dieu? Qu’elle est l’origine de la lumière qui brille dans et à travers ma vie? » Je répondrais : toutes ces personnes qui ont balisé ma route. Celles qui m’ont découvert leur vie où foi et action se confondent. Je me suis laissé prendre à leur beauté intérieure. J’ai découvert à travers elles que la plus belle action de grâce c’est se mettre à l’école du Christ afin de pouvoir le dire « en esprit et en vérité ».

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