DANS LES CIRCONSTANCES CRITIQUES, LES GENS SONT GAGNÉS PAR LA QUALITÉ DE NOS VIES

Les missionnaires prêchaient à Digne. C’était un territoire connu pour sa rigidité Janséniste et pour l’esprit critique envers les Oblats dont la prédication tablait plus sur la miséricorde de Dieu pour les pécheurs que sur le légalisme et le feu de l’enfer. Conscient des circonstances délicates de leur prédication, Eugène les encourage avec quelques conseils.

Au séminaire de Digne, soyez polis envers le supérieur…

La théologie morale enseignée au Séminaire n’était pas celle que prêchaient les Oblats. Alors, Eugène leur rappelle d’être courtois envers le recteur du Séminaire en toute occasion, malgré leurs différences. C’est alors qu’il insiste que c’est par la qualité de leur vie qu’ils obtiendront de bons résultats. Quand ceux qui les critiquent deviennent conscients que les Oblats ne sont pas des trouble-fêtes qui veulent les défier, mais des hommes s’efforçant sincèrement à devenir saints, alors leur ministère portera beaucoup de fruits:

Par-dessus tout soyez bien saints, car on gagne plus par les œuvres que par les paroles.

Enfin, ils ont besoin de garder un œil vigilant sur les paroles et les attitudes des uns et des autres, pour éviter toute mauvaise interprétation.

Ne vous épargnez pas, je vous en conjure, les charitables remontrances les uns les autres.

Lettre aux Pères Mie, Jeancard et Guibert, le 21 novembre 1826, EO VII n. 259

Nous verrons un peu plus tard comment la différence fondamentale dans l’approche des pécheurs entre les Oblats et les autorités diocésaines dans ce secteur deviendra une source croissante de tension, conduisant à l’éventuelle expulsion des Oblats de Notre Dame du Laus dix ans plus tard.

 

“La chose la plus authentique à notre sujet est notre capacité de créer, de surmonter, de supporter, de transformer, d’aimer et d’être plus grand que notre souffrance.”  Ben Okri

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1 réponse à DANS LES CIRCONSTANCES CRITIQUES, LES GENS SONT GAGNÉS PAR LA QUALITÉ DE NOS VIES

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre aux Pères Mie, Jeancard et Guibert, le 21 novembre 1826

    ‘’ Les missionnaires prêchaient à Digne. C’était un territoire connu pour sa rigidité janséniste ‘’. Si le terme ‘’janséniste’’ est pour ainsi dire disparu de nos jours, il n’en existe pas moins un clivage entre ceux qu’on nomme les intégristes et les chrétiens ouverts aux signes des temps.

    Eugène de Mazenod recommande à ses missionnaires : «Au séminaire de Digne, soyez polis envers le supérieur… » Conseil non superflu. On sait combien les esprits peuvent s’échauffer quand il s’agit de principes auxquels ils jugent que rien ne doit être changé. Tout comme ceux qui ont creusé profondément l’Évangile ont à cœur de faire connaître le véritable message de Jésus Christ. « Je ne suis pas venir abolir la loi mais l’accomplir », disait-il. (Mt 5(17-20) Et il savait respecter la foi de ses Pères tout en montrant par ses actions combien les besoins des hommes l’emportaient sur la lettre de la loi.

    On connait la primauté accordée à la miséricorde de Dieu dans les enseignements des Oblats. D’où nécessité d’une attention redoublée sur leurs attitudes mises sous  »haute surveillance » par ceux qui espèrent y trouver des sujets de critique. Ce que le Fondateur résume en quelques mots : « Par-dessus tout soyez bien saints, car on gagne plus par les œuvres que par les paroles. »

    Rien n’a changé de nos jours. Bien plus que des discours, c’est une attitude de foi calme et agissante qui désamorcera certaines critiques virulentes envers « ceux qui ont découvert que l’amour l’emporte sur toute autre considération. Le but n’est nullement de convaincre ou de condamner, mais d’exiger le respect des convictions de chacun…

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