VOUS ÊTES SEULEMENT DEUX ET VOUS PRENEZ UN TRAVAIL QUI EN EXIGE SIX

Neuf jours après son avertissement au Père Mie, la patience d’Eugène avec le zèle exagéré de ce missionnaire commence à s’effiler.

Je vous avais dit positivement de ne faire qu’une mission quand vous partîtes de Marseille et je vous avais même fixé le temps, parce que je voulais que vous vous reposassiez avant d’entreprendre la retraite de Fuveau qui devait précéder immédiatement la nôtre, et vous vous engagez dans un dédale d’où vous ne pouvez plus vous tirer. Vous n’êtes que deux et vous vous taillez de la besogne pour six. Vous passez d’un pays à l’autre, vous séparant contre le vœu de nos Règles qui vous sont bien connues, et vous ne pensez seulement pas à prendre le moindre repos ni à le faire prendre à votre compagnon. J’ai beau vous écrire de vous arrêter, de reprendre haleine, vous allez toujours

Lettre à Pierre Mie, le 11 octobre 1826, EO VII n257

 

“Attention à la stérilité d’une vie occupée.”   Socrate

Ce contenu a été publié dans Uncategorized, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à VOUS ÊTES SEULEMENT DEUX ET VOUS PRENEZ UN TRAVAIL QUI EN EXIGE SIX

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre à Pierre Mie, le 11 octobre 1826

    Les avertissements au P. Mie n’ont apparemment pas été suffisants. Les conséquences d’un excès de zèle sont trop grandes pour qu’Eugène Mazenod ne revienne à la charge. Les paroles se font catégoriques. « Je vous avais dit positivement de ne faire qu’une mission… que vous vous [reposiez] avant d’entreprendre la retraite de Fuveau… Vous n’êtes que deux et vous vous taillez de la besogne pour six. » Et qui plus est : » Vous passez d’un pays à l’autre, vous séparant contre le vœu de nos Règles…» Pierre Mie et son compagnon vont-ils enfin comprendre qu’ils risquent de nuire à leur ministère en ne respectant pas leurs limites physiques ?

    Chacun sait combien l’attrait pour un travail peut se révéler plus fort qu’une prudence élémentaire au point de faire oublier que s’il est excessif, il risque de ne pas être soutenu jusqu’au bout. Et pourtant, nombreux sont ceux qui , faisant fi de leurs forces, doivent un jour abandonner la tâche causant ainsi du tort non seulement à leur propre personne mais au projet qui leur tenait à cœur.

    Reconnaissons qu’il est difficile de s’arrêter devant la difficulté d’une mission lorsque celle-ci nous attire vraiment. Toutefois il faudrait aussi se rappeler qu’ il doit être plus pénible encore d’être obligé de l’interrompre pour cause de fatigue extrême.

Répondre à Denyse Mostert Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *