C’EST CE DONT MON CŒUR EST FAIT, IL NE PEUT OUBLIER QUELQU’UN QU’IL AIME, VIVANT OU DÉCÉDÉ

 

Une autre réflexion personnelle tirée du Journal romain d’Eugène

J’ai fait encore aujourd’hui ce qui était prescrit pour tâcher de gagner une seconde fois le jubilé pour les saintes âmes du purgatoire, comme le portait l’indult accordé à cet effet par le souverain pontife. J’ai visité l’église de Saint-Laurent in Damaso et les autels qui étaient désignés. Dieu veuille rendre profitable aux saintes âmes, et surtout aux âmes de mes chers parents défunts, les suffrages que j’ai appliqués pour elles. Mon père, mort si saintement entre mes bras, ma bonne grand-mère si tendrement aimée par moi, mes grands-pères, mon grand-oncle, ma tante, se sont assurément présentés à ma pensée, comme ils me sont présents tous les jours à la messe. Je ne sais pourquoi je fais aussi mention de ma soeur morte si jeune; mais c’est bien par affection que ma chère petite nièce Caroline passe aussi journellement dans ce tableau, car elle n’a certainement pas besoin de mes suffrages. Mais mon coeur est ainsi fait, il ne sait oublier aucun de ceux qu’il aime, soit vivants, soit morts.

Journal romain, 15 décembre 1825, EO XVII

 

« Si vous regardez profondément dans la paume de votre main, vous y trouverez vos parents et toutes les générations de vos ancêtres. Ils sont tous vivants dans ce moment. Chacun est présent dans votre corps. Vous êtes la continuation de chacune de ces personnes. »     Thich Nhat Hanh

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1 réponse à C’EST CE DONT MON CŒUR EST FAIT, IL NE PEUT OUBLIER QUELQU’UN QU’IL AIME, VIVANT OU DÉCÉDÉ

  1. Denyse Mostert dit :

    15 décembre 1825 – Journal romain.

    «Indult… jubilé pour les saintes âmes du purgatoire »… Voici bien des expressions entendues il y a très très longtemps du temps où la communion des saints se traduisait par l’observance de lois édictées par l’Église. Ainsi les indulgences obtenues au prix de mille et une pratiques répertoriées… Autre temps, autre mœurs et il serait malvenu autant qu’inutile d’en faire une polémique. Qui des gens de ma génération n’a un jour observé l’une ou l’autre de ces pratiques ponctuelles dans l’espoir que Dieu ferait le reste ?

    Au 19ième siècle elles sont monnaie courante. Eugène de Mazenod, homme de foi au cœur fidèle et aimant, ne peut que saisir une telle opportunité de venir en aide aux défunts qu’il a aimés. On peut lire dans son Journal : « J’ai fait encore aujourd’hui ce qui était prescrit pour tâcher de gagner une seconde fois le jubilé pour les saintes âmes du purgatoire, comme le portait l’indult accordé à cet effet par le souverain pontife. J’ai visité l’église de Saint-Laurent in Damaso et les autels qui étaient désignés. »

    Ne nous y trompons cependant pas. Si consciencieuses qu’aient été ses dévotions, le Fondateur sait que le résultat dépend de Dieu seul et il ajoute : « Dieu veuille rendre profitable aux saintes âmes, et surtout aux âmes de mes chers parents défunts, les suffrages que j’ai appliqués pour elles. »

    Il est permis de croire que la nostalgie bien humaine de souvenirs toujours si vifs le cède chez le Fondateur à la consolation de les retrouver « présents tous les jours à la messe ».

    Ne voilà-t-il pas là une communion des saints à son meilleur ? Celle où toute vie peut devenir « l’histoire sacrée » qui enrichit la nôtre si nous prenons le temps de nous y arrêter vraiment.

    Pensée vertigineuse de tant de traces laissées dans le monde par ces milliards d’êtres qui nous ont précédés… ainsi que de celles nous laisserons à notre tour !

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