QUI EST SAINT EUGÈNE? UN JEUNE, À LA DÉCOUVERTE DE SOI

1802 – Sur l’insistance de sa mère, Eugène revint en France à l’âge de 20 ans. Sa mère avait divorcé de son père afin de récupérer les biens de la famille, confisqués par les autorités révolutionnaires.

Style de vie d’un jeune noble, sans orientation dans sa vie, il alterne entre plaisir et ennui, et n’a aucune perspective d’avenir.

Or il n’y a pas une demoiselle qui me convienne à Aix… Et puis encore, c’est que je la veux très riche, ce qui est bien difficile à trouver.

Lettre à son père à Palerme le 10 mai 1804

Comment suffire aux plaisirs que me présente la charmante ville d’Aix?

Lettre à son père à Palerme le 27 janvier 1804

Faites un résumé de tout cela, et vous verrez qu’on finira à Aix par crever de plaisir.

Lettre à son père à Palerme le 18 janvier 1805

Ensuite, il faut tout dire, ce dégoût vient beaucoup aussi de ce qu’il n’est pas dans mon caractère de vivre pour planter des choux. Je sens que je ne suis pas à ma place, et j’enrage de voir s’écouler mes plus belles années dans une oisive obscurité. Vous jugerez si je dois être fort gai, quand vous saurez que ma pensée roule là-dessus toutes les fois que je suis seul.

Lettre à son père à Palerme le 12 avril 1804

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1 réponse à QUI EST SAINT EUGÈNE? UN JEUNE, À LA DÉCOUVERTE DE SOI

  1. Denyse Mostert dit :

    En 1802, accueilli comme « l’enfant de la maison » par la famille du Duc de Cannizzarro, Eugène de Mazenod coule à Palerme des jours heureux.

    Cependant, un autre grand bouleversement l’attend. Maintenant divorcée d’avec Charles Antoine de Mazenod, Marie-Rose Joannis qui a repris sa place parmi la bonne société d’Aix, ‘’insiste fortement’’ pour qu’Eugène revienne auprès d’elle.

    On ne peut certes blâmer cette mère de désirer pour son fils de 20 ans la vie confortable due à son rang.

    Par contre, le père et ses frères toujours en exil, quoique soulagés de l’avenir riant ouvert de nouveau devant Eugène, n’en éprouvent-ils pas quelque chagrin ? Et qu’en est-il du jeune homme lui-même ? A-t-il été consulté ? A-t-il souscrit de gaieté de cœur à une décision pour laquelle, semble-t-il, il n’a pas eu voix au chapitre ? Va-t-il quitter allègrement ceux avec qui il a fait face, pendant si longtemps aux aléas de l’exil et cette famille Cannizzarro au milieu de laquelle il se sent chez lui ?

    Roger Etchegaray (*) répond à ces questions. « Le Président et ses frères acceptent en juin de laisser partir Eugène. Déchirement profond pour celui-ci, partagé entre la joie de retrouver sa mère et sa sœur et la tristesse d’abandonner son père et ses oncles auxquels il est très attaché. Il tombe malade. Le 17 août, son état est même critique… Le 11 octobre, le Président et ses frères accompagnent Eugène au port en refoulant leurs larmes… »

    Les lettres d’Eugène à son père demeuré à Palerme vont résumer l’expérience aixoise. 27 janvier 1804 : « Comment suffire aux plaisirs que me présente la charmante ville d’Aix? » 12 avril 1804 : « Je sens que je ne suis pas à ma place, et j’enrage de voir s’écouler mes plus belles années dans une oisive obscurité. » Le 10 mai de la même année, une autre préoccupation se fait jour : «Or il n’y a pas une demoiselle qui me convienne à Aix… « . Le 18 janvier 1805, la coupe déborde : « Faites un résumé de tout cela, et vous verrez qu’on finira à Aix par crever de plaisir. »

    L’évidence se fait jour. L’oisiveté ne convient nullement à Eugène. Elle lui permet de revivre les moments difficiles mais aussi les choses enrichissantes vécues en exil. Sans doute les enseignements de Don Bartolo Zinelli lui reviennent-ils en mémoire…

    Une mélancolie va s’installer qui conduira vers de nouveaux désirs… Le Seigneur n’a pas dit son dernier mot.

    (*) La petite vie de : Eugène de Mazenod / Cardinal Roger Etchegaray

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