FINALEMENT, LE SEIGNEUR CÉDA AUX PRIÈRES DE CETTE BANDE DE JEUNES

Eugène continue de décrire les prières offertes qui conduisirent à sa guérison.

Tous ceux qui en étaient les témoins en versaient des larmes et ne pouvaient s’empêcher de se joindre à eux dans cet exercice de charité et de piété vraiment filiale.
Et pourquoi n’ajouterais-je pas une circonstance qui augmente le mérite de leur action. Nous étions dans le mois de mars, au moment où la rigueur du froid se fait sentir davantage; chers enfants! que ne vous est-il donné de lire dans mon cœur tandis que j’écris ces lignes!!! Eh bien! pour que l’œuvre de miséricorde qu’ils voulaient faire pour moi ne portât aucun préjudice à leurs études, ils devançaient l’aurore, et se rendaient de grand matin malgré les frimas à l’église où chaque jour ils assistaient au Sacrifice qui était offert en leur nom aux frais de leurs petites épargnes destinées à leurs menus plaisirs. Le soir, au sortir de la classe, ils se réunissaient encore dans l’église de la Madeleine pour y faire en commun des neuvaines qui étaient en quelque sorte devenues publiques. Ah! c’est à juste titre qu’on s’entretint dans toute la ville d’une conduite aussi digne d’éloges, et qu’on conçut pour ceux qui avaient mérité par-là l’approbation de tous les honnêtes gens la plus sincère estime.
Mais cette première récompense ne sera, je l’espère avec confiance, que le prélude d’une plus durable que le Seigneur, juste rémunérateur des vertus, leur réserve dans le ciel.
Enfin, le Seigneur m’ayant rendu aux vœux de cette chère jeunesse, je fus bientôt à même d’aller en personne rendre grâces à Dieu aux pieds de ces mêmes autels où il avait été invoqué pour moi avec tant de ferveur

Journal de la Congrégation de la Jeunesse, mai 1814, E.O. XVI

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1 réponse à FINALEMENT, LE SEIGNEUR CÉDA AUX PRIÈRES DE CETTE BANDE DE JEUNES

  1. Denyse Mostert dit :

    À travers le récit de la guérison d’Eugène, je crois entendre les accords d’un joyeux « Alléluia », d’un vibrant « Gloria » et de ce « Te Deum laudamus » d’une grande sollennité réservé aux circonstances exceptionnelles. Car c’est bien d’un grand jour qu’il s’agit. La maladie en effet avait placé Eugène dans un danger tel que ses enfants « n’eurent pas de peine à comprendre qu’il fallait demander à Dieu ce que les hommes ne se flattaient plus d’obtenir par leur art. »

    Mais le « Suprême Modérateur » veillait… Et c’est un homme revenu à la santé qui écrit : « Je fus bientôt à même d’aller en personne rendre grâces à Dieu aux pieds de ces mêmes autels où il avait été invoqué pour moi avec tant de ferveur. »

    Oui, grâces soient rendues à Dieu d’abord, et encore une fois au dévouement de toute « cette bande de jeunes » décidés à arracher leur grand ami à la mort. Malgré les « rigueurs de l’hiver » et une église dépourvue de confort on les retrouve assidus au « Sacrifice » matinal et, comme la veuve de l’évangile offrant sa modeste obole, ils donnent, pour que cette messe soit offerte en leur nom, les« petites épargnes destinées à leurs menus plaisirs ». Et, continue Eugène, le soir « ils se réunissaient encore dans , l’église de la Madeleine pour y faire en commun des neuvaines qui étaient en quelque sorte devenues publiques ». Ajoutons-y le souci de ne pas « porter préjudice à leurs études » et nous avons ici un modèle à proposer en exemple à bien du monde de notre époque.

    Ils nous disent ces jeunes, comment un jeune prêtre, ému de compassion est venu les sauver des dangers de la rue pour faire d’eux des adolescents qui se tiennent debout, de futurs apôtres de Jésus Christ. Ils nous disent la foi, la charité, la patience et la persévérance de tous ceux-là qui ont œuvré dans la Congrégation pour la Jeunesse. Ils nous disent combien « les plus démunis » peuvent revêtir des visages différents selon le monde dans lequel ils vivent… et être sauvés par une attitude toute d’amour.

    Ces témoins incontestables ne nous enseignent-ils pas aussi que tout dévouement appelle une sincère reconnaissance ?

    NB : J’ai essayé mieux saisir le terme de « Suprême Modérateur » employé par Eugène.

    À travers plusieurs définitions du dictionnaire, j’en retiens deux qui pourraient servir d’explication. On peut dire de quelqu’un qualifié de modérateur « qu’il ralentit, régularise » une situation. Une autre définition parle d’un « mécanisme qui a pour fonction de régulariser un mouvement ».

    Dieu me garde de le qualifier de « mécanisme » ! Mais, pour malhabiles qu’elles soient, ces définitions me disent l’amour d’un Dieu bienveillant, un Dieu attentif à nos besoins. Un Dieu qui peut « modérer » pour nous le cours d’événements dont l’issue nous apparaît inéluctable.

    Ses réponses à nos prières sont parfois déconcertantes. Pourtant, lorsque nous les examinons avec le recul du temps qui a passé, force nous est de convenir qu’elles vont toujours dans le sens de notre bien.

    Alors, un Dieu aussi « dévoué » n’a-t-il pas droit lui aussi à notre reconnaissance ?

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