UN EMPRESSEMENT À ÊTRE RESPONSABLE

La vocation et la vie du Missionnaire étaient présentées en termes éblouissants dans le premier paragraphe de l’Avant-Propos, et l’on exhortait les membres à se laisser totalement transformer par ces grands idéaux. Or, Eugène continue à montrer que ce n’est pas là un don qui tombe juste du ciel, mais qu’il est nécessaire d’y travailler pour l’atteindre. Le chemin en est clairement et immanquablement tracé dans la Règle :

Pour parvenir à cette fin si désirable, ils doivent également s’appliquer avec le plus grand soin à prendre les moyens les plus propres pour les conduire au but qu’ils se proposent, et ne s’écarter jamais des règles prescrites pour assurer le succès de leur sainte entreprise et les maintenir eux-mêmes dans la sainteté de leur vocation.

Devenir pleinement ce que proposent les huit points de la « photo-robot » du paragraphe d’introduction, c’est là le but et le résultat de la vie parfaite selon la Règle. Non seulement de façon individuelle, puisque la Règle donne une claire identité, unité et force au corps entier des Missionnaires et assure sa continuité et ses fruits dans la vie de ceux pour lesquels ils exercent leur ministère.

L’exemple des saints et la raison nous prouvent assez que, pour maintenir le bon ordre dans une Société, de fixer certaines règles de conduite qui réunissent tous les membres qui la composent dans une pratique uniforme et un commun esprit ; c’est ce qui constitue la force des corps, y maintient la ferveur et en assure la durée.

Avant propos, Règle de 1818, Missions, 78 (1951) p.11

 

« L’action ne surgit pas seulement de la pensée, mais de l’empressement à la responsabilité. » Dietrich Bonhoeffer

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Une réponse à UN EMPRESSEMENT À ÊTRE RESPONSABLE

  1. Denyse Mostert dit :

    Pour le religieux faisant profession ou encore l’homme et la femme qui se promettent fidélité devant Dieu et devant les hommes, s’engager c’est toujours une décision aux répercussions incalculables.

    « Aimer, disait Saint-Exupéry, ce n’est pas de se regarder l’un l’autre mais de regarder dans la même direction » S’engager vraiment c’est avoir jeté ensemble un sérieux regard sur un avenir à bâtir ensemble, et décidé de s’y investir tout entier.

    Pris et vécu dans sa perspective réelle d’amour, l’engagement peut devenir la force qui permet de grandir ensemble les yeux tournés vers le but commun. Sans en être pour autant le contrat d’assurance/ réussite….

    Chacun s’engage avec sa singularité. Des heurts sont inévitables. Eugène de Mazenod le sait et la Règle de 1818 le confirme. « L’exemple des saints et la raison » lui ont appris que « pour maintenir le bon ordre dans une Société,[il est indispensable] de fixer certaines règles de conduite qui réunissent tous les membres qui la composent dans une pratique uniforme et un commun esprit ». Il est tout aussi évident que chacun va devoir y aller de son effort personnel pour « se maintenir dans la sainteté de [sa]vocation ».

    En fait, si « l’action… surgit de la pensée » elle ne se concrétise que dans la durée. Et nous reconnaissons tous l’absolue nécessité d’un soutien supérieur pour nous y garder. Jésus n’a promis à aucun de ses disciples une vie exempte de pleurs et de lamentations.

    Par ailleurs il a également affirmé à ses amis que leur « tristesse se changerait en joie » (Jn 16.20) Ne voilà-t-il pas une promesse capable de nous maintenir dans la persévérance ?

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