LES CRITÈRES POUR ACCEPTER UNE MISSION

Ayant vu qu’en 1818, plusieurs demandes de missions avaient dû être refusées, la réponse positive à l’invitation de Barjols se démarque pour la seule raison évoquée que « notre devoir est d’accourir où le besoin est le plus pressant.

Plus de cinquante curés demandent avec instance une mission. Pour mettre une certaine équité dans le choix, il m’a semblé qu’il fallait s’en rapporter à la date des demandes. Je pencherais toutefois à vous donner la préférence. Il me semble que notre devoir est d’accourir où le danger est le plus pressant.
On nous a demandé à Marseille; nous pourrions y présager quelques consolations, tandis qu’à Barjols nous ne devons nous attendre qu’à des contradictions et à des peines;
mais nous aurons du moins le bonheur de venir au secours de la sollicitude d’un bon pasteur pour des ouailles égarées. Dussions-nous ne retirer de notre mission d’autre avantage que d’avoir combattu l’enfer, avec et sous la direction d’un vétéran tel que vous, nous aurions encore à nous féliciter de l’avoir entreprise.

Lettre à Monsieur le Curé de Barjols, le 20 aout 1818, E.O. XIII, n.14

Notre Règle de Vie oblate nous assure que cet esprit persiste encore aujourd’hui :

Partout, en effet, notre mission est d’aller d’abord vers ceux dont la condition réclame à grands cris une espérance et un salut que seul le Christ peut apporter en plénitude. Ce sont les pauvres aux multiples visages: nous leur donnons la préférence.

CC&RR, Constitution 5

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1 réponse à LES CRITÈRES POUR ACCEPTER UNE MISSION

  1. Denyse Mostert dit :

    « Des pauvres il y en aura toujours parmi vous », disait Jésus. (Mt 10 :8) Et vraiment ils n’ont jamais manqué d’ouvrage ceux qui ont pris le parti des gens qui souffrent ! Eugène de Mazenod le sait qui se voit contraint de « choisir » parmi les nombreuses demandes adressées aux Missionnaires de Provence.

    D’abord, comment « choisir » entre tant de pauvres aux besoins plus criants les uns que les autres ? « Si Messieurs les Vicaires généraux ne veulent pas prendre sur eux de déterminer les paroisses qui doivent être préférées, nous serons obligés de tirer au sort… » écrit Eugène dans un essai d’humour empreint de tristesse…

    Un certain bon sens pourrait favoriser cette solution. Mais peut-on penser un seul instant que le « prêtre des pauvres » va appliquer une telle loi sans tenir compte de tant de paroisses « où le danger est le plus pressant » ? Priorité donc aux plus délaissés. Même si un succès hypothétique, des « contradictions et des peines » remplacent les « consolations » qui auraient pu attendre ailleurs les missionnaires …

    Générosité irréaliste, peuvent penser avec un bon sens tout à fait humain ceux pour qui rentabilité et confort personnel sont devenus les seuls critères. Réconfort pour les croyants car « la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. (1 Cor :3,19)

    Il va loin le charisme d’Eugène de Mazenod ! Et il est si ardu que les Oblats sont connus comme les ‘spécialistes des missions difficiles’. Une mission à réinventer sans cesse, car rien n’est jamais acquis une fois pour toutes dans notre monde en mutation profonde…

    Rien n’est acquis, hormis l’Esprit et la Force qu’il dispense pour que nous devenions capables d’adhérer à ses intuitions toujours nouvelles et souvent dérangeantes.

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