Les conditions d’entrée étaient exigeantes, chaque candidat était examiné pour assurer qu’il était né de « parents honnêtes et irréprochables », qu’il avait les qualités nécessaires pour tirer parti du bon exemple qu’il recevrait dans la Congrégation, et qu’il était lui-même capable de donner un bon exemple.
ART. 3. Cependant quand celui qui sera présenté réunira des qualités assez heureuses pour qu’on puisse se promettre de le voir profiter et donner le bon exemple dans la Congrégation, on pourra dans ce cas l’autoriser à postuler quoiqu’il n’ait pas fait sa première communion, pourvu qu’il soit en âge de la faire dans le courant de l’année
L’appliquant avait à signer une lettre de demande d’admission et la promesse de se conformer à toutes les règles, et surtout de se garder de toutes les influences dangereuses :
Art. 8. “Monsieur, Connaissant combien il serait avantageux pour moi d’être admis dans la Congrégation de la Jeunesse chrétienne établie à …. sous l’invocation de l’Immaculée Conception, je vous prie de permettre que j’en suive les exercices en qualité de postulant. Je promets de me conformer en tout aux saintes règles qui y sont en vigueur, et notamment ; de n’aller jamais au spectacle, ni au bal, de fuir les compagnies dangereuses et de ne faire partie d’aucune société illicite, ni d’aucune autre agrégation, même religieuse. »
Statuts, Chapitre III –Conditions pour être admis à postuler dans la Congrégation.
Le jeune homme s’engageait à un style de vie rigoureux, qui le démarquait de ses pairs : il devait assister à la Messe quotidienne, réciter ses prières tous les jours, s’efforcer de vivre constamment en présence de Dieu, etc.
« Quiconque accepte la médiocrité – à l’école, au travail, dans la vie – est quelqu’un qui se compromet, et lorsque le leader se compromet, toute l’organisation se compromet. » Charles Knight
N’entre pas qui veut à la Congrégation de la Jeunesse. Chaque candidat est soumis à une évaluation très complète où l’on s’assure qu’il est « né de parents irréprochables », que son caractère le prédispose à une bonne intégration et qu’il est jugé apte à devenir lui-même un exemple pour ses compagnons.
Sévère mais malléable, le règlement prévoit des dérogations. Si le candidat possède « des qualités assez heureuses pour qu’on puisse se promettre de le voir profiter et donner le bon exemple dans la Congrégation, on pourra dans ce cas l’autoriser à postuler quoiqu’il n’ait pas fait sa première communion, pourvu qu’il soit en âge de la faire dans le courant de l’année. »
Sans automatiquement « accepter la médiocrité » et ses dangers pour l’entourage, on peut cependant se demander ce qu’il en est pour l’enfant né de parents à la vie ‘’plus ou moins tumultueuse’’ ? Le manque de respectabilité des siens lui ferme-t-il définitivement la porte de la Congrégation ? J’aime croire que le sens de la justice d’Eugène de Mazenod et son amour pour les plus démunis se refusent à une fin de non recevoir basée sur ce seul argument.
La lettre demandée aux aspirants présente quelque parenté avec notre formule d’engagement d’Associés aux Oblats. La même obligation d’appartenance exclusive au groupe s’y retrouve. Et la « conformité aux saintes règles en vigueur » à la Congrégation de la Jeuness peut facilement se traduire par la fidélité des Associés aux exigences de l’Évangile.
Il ne nous reste qu’à déployer nos efforts pour devenir peu à peu les sujets d’élite désirés par Eugène .