LA RESPONSABILITÉ D’ENTRAÎNER LES AUTRES PAR LA QUALITÉ DE SA VIE

Jusqu’à maintenant, la retraite d’Eugène était centrée sur lui-même, et sur sa propre recherche de croissance humaine et spirituelle – tout cela pour le bénéfice de son ministère pour les plus abandonnés. Maintenant, après six mois d’existence des Missionnaires sous sa direction, un nouvel élément émerge : il est responsable de sa communauté par sa conduite et son exemple.

Il a compris qu’il devait vivre selon les normes qu’il proposait aux autres. Il devait les entrainer par la qualité de sa vie. S’il était zélé, alors sa communauté serait zélée, mais s’il était peu enthousiaste, il devait attendre la même chose des autres. Il a compris que, là où est le supérieur, seront aussi ceux qui sont confiés à ses soins.

Jusqu’à présent j’ai pu me considérer comme une personne privée, qui doit songer à son salut et faire tout au monde pour y parvenir. C’est bien, mais, etc.
Maintenant je dois faire une réflexion d’une grande importance, c’est que ma position est changée.
Autrefois, si j’étais lâche et tiède, c’était certainement un grand malheur pour moi, mais il était aisé d’y remédier, et les suites n’en étaient pas funestes pour d’autres. Aujourd’hui, si je ne suis pas fervent et saint, les œuvres que le Seigneur m’a confiées s’en ressentiront, le bien languira, et je serai responsable de toutes les suites de ce désordre. Véhicule puissant pour me renouveler dans l’esprit de ma vocation et prendre des mesures efficaces pour devenir saint.

Notes de retraite, Juillet-Août 1816, E.O. XV n 139

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1 réponse à LA RESPONSABILITÉ D’ENTRAÎNER LES AUTRES PAR LA QUALITÉ DE SA VIE

  1. Denyse Mostert dit :

    « Aujourd’hui, si je ne suis pas fervent et saint… je serai responsable de toutes les suites de ce désordre. » Préhension énergique de sa condition d’homme pécheur que fait là Eugène de Mazenod ! Qui peut se révéler riche de conséquences positives ou encore déclencher une culpabilité contre laquelle se sentir impuissant.

    Devant cette déclaration de notre Fondateur, m’est immédiatement venu à l’esprit l’« effet papillon» sur lequel on a tant réfléchi. Une longue et savante digression sur l’origine de cette expression peut se lire sur Internet. (*)

    Transposant le tout au comportement humain, j’en ai simplement retenu qu’un simple regard, un petit geste discourtois peuvent blesser au-delà de toute mesure, que le silence d’une attitude blasée peut couper les ailes à un enthousiasme constructif, … Et le reste…

    Et nul n’a été sans remarquer combien un sourire sincère peut ensoleiller une journée, combien des personnes sereines peuvent détendre un climat, que la petite fille enjouée et rieuse traduit l’heureux caractère de ses parents…

    Il faut bien le reconnaître. Nous vivons souvent d’une manière machinale sans envisager les conséquences que peuvent avoir nos actes les plus anodins sur le monde qui nous entoure.

    La manière dont nous nous efforçons de vivre notre réalité de chrétien engagé peut bien, elle aussi se comprendre dans une relation de cause à effet.

    Effectivement la solidité de notre foi et notre effort pour conformer le plus possible notre vie à celle de Jésus Christ ne peuvent demeurer sans effets, si minimes soient-il. Nos faiblesses elles-mêmes ne disent-elles pas la Bonne Nouvelle lorsque les regrets stériles laissent la place à la force de l’Esprit qui nous est donné chaque jour ?

    N’y a-t-il pas là un « effet papillon » qui, bien souvent à notre insu, peut diriger les pensées vers Jésus Christ et le sens qu’il apporte à la vie ? Celui qui fait écrire à saint Eugène : « C’est un « véhicule puissant pour me renouveler dans l’esprit de ma vocation et prendre des mesures efficaces pour devenir saint ».

    (*) http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_papillon

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