LA CONSOLATION DE MOURIR DANS LES BRAS DE LEURS FRÈRES EST CERTAINEMENT QUELQUE CHOSE POUR UN BON RELIGIEUX QUI CONNAÎT LA VALEUR DE L’AIDE SURNATURELLE

Tout en entrevoyant l’ordination de Victor Arnoux, Eugène reçut la nouvelle que ce jeune homme était devenu sérieusement malade.

Je te parlerai d’abord de ce qui m’affecte davantage, c’est l’état de notre saint f. Arnoux . Je ne puis pas me consoler de le sentir aux prises avec la mort, et il me semble entendre à chaque instant quelque fatale annonce. 

Eugène connaissait bien les parents du scolastique Arnoux et leur exprime sa compréhension.

Ma douleur s’augmente de la peine dans laquelle je vois son vraiment bon père, plein de raison et de religion. Il serait très aise de savoir positivement l’état de la maladie, car tant lui que sa femme seraient au désespoir que leur cher enfant mourût sans qu’ils eussent eu la consolation de le voir et de l’embrasser. Écris-lui donc directement pour lui dire franchement ce qui en est et si en renvoyant leur apparition à Aix jusqu’à l’époque de la foire de Beau-caire, c’est-à-dire vers le 16 du mois prochain, ils ne courent pas le risque de ne plus trouver leur enfant. Tu peux dire franchement les choses telles qu’elles sont. Si le cas est urgent, quelles que soient les affaires qui les retiennent à Gap, ils laisseront tout…
Je n’aime pas que nous éloignions de nos communautés nos malades quand ils sont en danger de mort. Ils ont droit à des soins d’un ordre plus élevé, et la consolation de mourir entre les bras de ses frères est bien quelque chose pour un bon religieux qui connaît la valeur des secours surnaturels.

Lettre à Hippolyte Courtès, le 26 Juin 1826, EO VII n 249

 

“Si un homme n’a pas découvert quelque chose pour laquelle il va mourir, il n’est pas prêt à vivre.”   Martin Luther King, Jr.

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1 réponse à LA CONSOLATION DE MOURIR DANS LES BRAS DE LEURS FRÈRES EST CERTAINEMENT QUELQUE CHOSE POUR UN BON RELIGIEUX QUI CONNAÎT LA VALEUR DE L’AIDE SURNATURELLE

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre à Hippolyte Courtès, le 26 Juin 1826,

    Le 24 mai Eugène de Mazenod écrivait à Henri Tempier « Avec quelle impatience j’attends l’ordination de ces deux prêtres, Martin et Arnoux! Il me semble renaître en voyant ces enfants élevés au sacerdoce. » Deux jours plus tard, il a appris une bien triste nouvelle : Victor Arnoux est sérieusement malade. « Je ne puis pas me consoler de le sentir aux prises avec la mort… » confie-t-il à Hippolyte Courtès.

    Eugène ne peut s’enfermer seul dans la douloureuse expectative. Son cœur de père se tourne tout naturellement vers les parents du jeune homme « Ma douleur s’augmente de la peine dans laquelle je vois son vraiment bon père, plein de raison et de religion, écrit-il au P. Courtès, car tant lui que sa femme seraient au désespoir que leur cher enfant mourût sans qu’ils eussent eu la consolation de le voir et de l’embrasser. »

    Difficile d’annoncer à des parents l’état désespéré de leur enfant, d’insister sur l’urgence de lui rendre au plus tôt une visite qui risque d’être la dernière ! Pourtant, la tristesse des adieux dépassant les regrets éventuels de n’avoir pas été mis au courant d’une issue fatale toute proche, pas d’hésitation possible. Là se trouve la véritable charité. Ayant revu ses parents et sous les soins de toute la congrégation, Victor Arnoux vivra plus sereinement ses derniers moments.

    De là à évoquer tant de personnes qui meurent loin de leur famille, il n’y a qu’un pas. Pas question de nier la nécessité d’établissements adéquats dans les cas les plus difficiles. On sait par ailleurs comme il est impératif pour les mourants d’être accompagnés de l’affection des leurs… Et combien le souvenir de ces derniers moments vécus ensemble va être d’un grand secours pour ceux qui lui ont prodigué tous leurs soins.

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