À ROME, NOUS SOMMES ESCLAVES DE LA BUREAUCRATIE

Eugène continue le récit de son voyage à Rome pour essayer d’obtenir l’aval de l’approbation papale des Oblats.

Mes sollicitudes recommencent, mon cher Tempier, avec la marche de nos affaires, qui ont repris leur cours après un mois de stagnation. Avant-hier je fis, pour la centième fois, mes stations accoutumées; cette fois elles ont produit quelque chose… Enfin nous voilà en train; c’est pour mercredi qu’est indiquée cette congrégation chez le Cardinal préfet Je serai donc en souci jusqu’à mardi et mercredi.

Il partage alors comment la nervosité et la frustration l’envahissent. Il aspire à faire n’importe quoi d’autre plutôt que de vivre cette situation à Rome.

Ah! cher ami, il vaut mieux faire des missions, il vaut même mieux savourer les ennuis du grand vicariat, que faire le triste, l’excédent métier qu’il me faut faire ici. Le bienheureux Alphonse l’a fait d’une manière plus fâcheuse dans plusieurs circonstances de sa vie. Je l’invoque en ce moment pour qu’il m’obtienne la patience et la réussite enfin, car toutes ces peines et ces ennuis ne seront rien si nous finissons par obtenir ce que nous demandons…
On est à Rome esclave des formes. Il faut en passer par là. Attendons donc le résultat de la Congrégation de mercredi….

Lettre à Henri Tempier, le 11 février 1826, EO VII n 223

 

“Notre fatigue est souvent causée non par le travail, mais par l’inquiétude, la frustration et le ressentiment.”      Dale Carnegie

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1 réponse à À ROME, NOUS SOMMES ESCLAVES DE LA BUREAUCRATIE

  1. Denyse Mostert dit :

    Rome, 11 février 1826 – Lettre à Henri Tempier

    Léon XII a considérablement diminué le nombre de personnes qui auront à étudier les Constitutions oblates. La Congrégation sera composée de trois Cardinaux et de Mgr Marchetti, Secrétaire de la Sacrée Congrégation des Évêques et Réguliers.
    Un gain de temps appréciable dans le processus d’approbation . Cependant, loin de se reposer sur ses lauriers, Eugène de Mazenod continue à suivre de très prés la marche des choses. « Avant-hier je fis, pour la centième fois, mes stations accoutumées; cette fois elles ont produit quelque chose… » confie-t-il à Henri Tempier.

    Et il ajoute : « … Enfin nous voilà en train; c’est pour mercredi qu’est indiquée cette congrégation chez le Cardinal préfet Je serai donc en souci jusqu’à mardi et mercredi.» Toutes les frustrations passées refont surface. « Ah! cher ami, il vaut mieux faire des missions, il vaut même mieux savourer les ennuis du grand vicariat, que faire le triste, l’excédent métier qu’il me faut faire ici. » Et d’invoquer « le bienheureux Alphonse [qui] l’a fait d’une manière plus fâcheuse dans plusieurs circonstances de sa vie. »

    « On est à Rome esclave des formes ». écrit-il encore. Les derniers milles étant d’habitude les plus durs, on comprend dans quel état d’esprit Eugène va attendre la décision finale. Pour ma part, je classe sans crainte tous les irritants subis par le Fondateur depuis son arrivée dans la Ville Sainte parmi les vertus héroïques.

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