LE LEADERSHIP EST L’AUTRE FACE DE LA PIÈCE DE LA SOLITUDE

Parce qu’on lui avait confié le ministère de maintenir toutes les communautés fonctionnant en harmonie avec l’esprit fondateur, le rôle d’Eugène n’était pas toujours agréable, surtout lorsque la faiblesse humaine barrait la route au bien-être commun et que le supérieur avait à corriger les autres. C’est ici que l’on voit Eugène s’en remettre lourdement à Henri Tempier, son premier compagnon et son confident, pour être appuyé par lui. Ces deux hommes furent rapprochés par leur amour commun de Dieu, leur passion à désirer apporter cet amour sauveur aux plus abandonnés et leur amour pour les Missionnaires. Il est bien clair que comme pour saint Paul dans ses rapports avec certains de ses collègues-ouvriers de l’Évangile, il y avait un lien profond entre Eugène et Tempier, qui était pour Eugène une source d’énergie au sein de ses moments de solitude en tant que leader.

…Quant à vous, je n’ai rien à ajouter à ce que vous connaissez de mes sentiments à votre égard; je vous aime autant que moi-même et ma confiance en vous est telle qu’il me serait impossible de vous cacher la moindre de mes pensées. Je croirais faire un larcin, un crime de lèse-amitié tié [ed. un crime commis à l’encontre de l’amitié] que je ne me pardonnerais pas.

 Lettre à Henri Tempier, 1er avril 1821, EO VI n.66

 

« Il est préférable de mener de l’arrière et de mettre les autres à l’avant, surtout lorsque tu célèbres la victoire quand de bonnes choses surviennent. Tu prends la ligne de front quand il y a du danger. Et alors les gens vont apprécier ton leadership. »     Nelson Mandela

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1 réponse à LE LEADERSHIP EST L’AUTRE FACE DE LA PIÈCE DE LA SOLITUDE

  1. Denyse Mostert dit :

    Henri Tempier a eu maille à partir avec le Fondateur. La lettre qu’il en reçoit le 13 mars 1821 doit lui faire l’effet d’une douche froide. Il lui faut faire marche arrière pour la raison que « tout ce qui a été fait » est « regardé comme non avenu, abusif et diamétralement contraire à l’esprit [des]Constitutions ».

    Pour Eugène de Mazenod, Henri Tempier c’est l’ami exceptionnel dont le dévouement ne va jamais se démentir. Cependant, cette relation n’influera nullement sur les décisions relatives à la Congrégation. Quoi qu’il puisse lui en coûter, Eugène reste pour le P. Tempier le supérieur impartial connu de toute la Congrégation.

    Que conclure sinon que le fameux leadership après lequel plusieurs aspirent porte en lui des facettes aussi multiples que difficiles ? Une décision pertinente ne peut être prise qu’en collégialité, au prix de longs et parfois pénibles pourparlers. Une fois l’unanimité établie, il ne sera pas plus facile pour le chef de faire passer des directives qui risquent souvent d’apporter quelque bouleversement.

    Pour Eugène de Mazenod, le tout est de faire la juste part entre responsabilité et amitié. L’authenticité seule pourra assurer un tel équilibre.

    Quelques jours plus tard d’ailleurs, le P. Tempier lira, avec beaucoup d’émotion sans doute, une autre lettre du son ami. « Je vous aime autant que moi-même et ma confiance en vous est telle qu’il me serait impossible de vous cacher la moindre de mes pensées. »

    Obéir n’est pas plus facile que commander. Il faut apprendre à décoder… présumer que la plupart des décisions prises le sont dans un esprit de bien commun… et que certaines frustrations vont s’adoucir à la perspective des résultats qui peuvent découler de certains changements.

    D’une façon comme de l’autre, les choses doivent se faire dans la transparence. Voici un mot bien à la mode dans le monde politique. N’est-il pas plus de mise encore dans les milieux où l’on se réclame expressément de l’Évangile ?

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