UN DÉFAUT DE CONFIANCE DANS LA GRÂCE DE JÉSUS-CHRIST DONT VOUS AVEZ ÉTÉ POURTANT LES INSTRUMENTS PENDANT TANT D’ANNÉES

Le père Magnan avait été envoyé pour participer à une mission paroissiale et s’attendait à ce que le père Courtès, plus expérimenté, l’accompagne. Lorsque ce dernier est tombé malade et n’a pu venir, le jeune Oblat a paniqué.

C’est vraiment une chose singulière, mon cher père Magnan, que cette pusillanimité qui s’est emparée de vous tous; cette crainte puérile de ce qu’en dira-t-on, ce cri de détresse que vous avez tous poussé à la vue de ce formidable pays de Brignoles qui vous a tous médusés, qui vous a démoralisés au point de montrer la corde jusqu’au vif, et tout cet épouvantail parce que le p. Courtès vous manquait. Vraiment, si un autre sentiment ne m’avait préoccupé, j’aurais bien ri de cette panique.

Eugène souligne qu’il a été envoyé comme l’instrument par lequel le Sauveur agira et que Jésus n’a jamais abandonné ses missionnaires.

Allons! quand vous êtes envoyés au nom du Seigneur laissez, une fois pour toutes, toutes ces considérations humaines, effet d’un orgueil mal dissimulé et d’un défaut de confiance dans la grâce de Jésus-Christ dont vous avez été pourtant les instruments pendant tant d’années. Vous mériteriez que cette grâce divine se retirât de votre ministère, c’est alors que vous pourriez redouter le jugement des hommes, mais tant qu’elle sera avec vous, vous convertirez les âmes avec vos discours simples, peu recherchés et seulement inspirés par l’esprit de Dieu qui ne passe pas par les phrases arrondies et le beau langage des rhéteurs…

Il va sans dire que le p. Vincens prend la supériorité de la mission. Je vous recommande à tous de reprendre des sentiments conformes à la dignité de votre grand ministère; vous n’avez point été envoyés à Brignoles pour briguer les applaudissements ni de M. le Curé, ni des prêtres, ni des bourgeois de la ville. Vous êtes envoyés pour convertir les âmes par la vertu de la grâce de Jésus-Christ qui n’a jamais fait défaut, à moins que vous ne comptassiez plus sur vos efforts que sur sa puissance…

Eugène lui rappelle que

la parole de Dieu qui fait son œuvre en opérant des miracles de conversion depuis tant d’années par votre ministère, en débit des jugements des hommes.

Lettre au Père Jean Magnan, 8 mars 1844, EO X n 836

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