À L’APPEL DU SOUVERAIN PONTIFE

Lorsque j’ai arrêté l’exploration chronologique des lettres de St-Eugène dans http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=3189, nous étions en train de lire les événements qui avaient eu lieu en 1832.

Le gouvernement anticlérical avait décidé de supprimer le diocèse de Marseille lorsque serait mort l’évêque Fortuné de Mazenod. Pour pouvoir assurer le maintien à Marseille d’une présence épiscopale pour les sacrements, on ourdit donc un complot entre le Saint-Père et les Marseillais pour assurer qu’Eugène obtienne la nomination d’Évêque d’Afrique-du-Nord en tant que titulaire du diocèse d’Icosie. Cela advint et Eugène retourna à Marseille où il assuma le ministère épiscopal en lieu et en place de son oncle qui prenait de l’âge… ou c’est ce qu’il croyait….

Une lettre arriva, neuf mois après son ordination épiscopale, lui requérant de se rendre à Rome rencontrer le Pape, sans aucune raison évoquée pour cette urgence. Eugène répondit alors :

Le Saint-Père a mis mon obéissance à une grande épreuve:
partir et partir tout de suite, laisser le diocèse dans le cours de la visite pastorale, partir, je dirais presque malgré un oncle très avancé en âge, qui dans sa vieillesse s’appuie sur moi et se repose sur ma conscience de la charge de son diocèse, la longueur du voyage, la dépense, les répugnances de la famille, et que sais-je encore? J’ai cru de mon devoir de faire taire tout cela à la voix du Souverain Pontife qui m’invite instamment à partir sur-le-champ pour me faire une communication qui importe au bien de l’Église.
À moins de me mettre sur les ailes du vent, il n’aurait pas été possible de me hâter plus que je ne l’ai fait. Dès que votre lettre et celle du Cardinal Préfet de la Propagande m’ont été remises, j’ai arrêté une place au premier vapeur prêt à partir.

Lettre à l’Évêque L. Frezza, secrétaire de la Congrégation des affaires Ecclésiastiques, à Rome, juillet 1833, EO XV n 171

Eugène répondit immédiatement, sachant en lui, profondément, ce que le Pape représentait pour sa Foi au point d’en ressentir un profond inconfort.

Aujourd’hui, le Pape continue à représenter pour nous une dimension importante dans la compréhension et dans l’expression de notre foi.

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à À L’APPEL DU SOUVERAIN PONTIFE

  1. Denyse Mostert dit :

    En acceptant l’ordination épiscopale, Eugène de Mazenod pressentait de mauvais moments à passer. Il obéit. Neuf mois plus tard, une lettre du Vatican lui enjoint de se rendre à Rome. Même s’il sait qu’une proposition inattendue l’attend, même s’il devine que cela pourra représenter pour lui des conséquences difficiles Eugène obtempère.

    À l’Évêque L. Frezza, secrétaire de la Congrégation des affaires Ecclésiastiques, il écrit : dès que votre lettre et celle du cardinal préfet de la propagande m’ont été remises, j’ai arrêté une place au premier vapeur prêt à partir.

    Le mot VAPEUR peut bien nous faire sourire, il n’en reste pas moins que le voyage sera long pendant lequel Eugène aura tout le temps de penser à sa lettre à
    Mgr Frezza où il dit sa peine de devoir quitter son Oncle Fortuné de Mazenod évêque de Marseille vieillissant qui dans sa vieillesse s’appuie sur lui et se repose sur sa conscience de la charge de son diocèse, et tant de choses laissées en suspens dans cette France encore bouleversée. On peut inclure dans ce départ le chagrin de quitter fut-ce pour un temps la Congrégation, les difficultés avec sa famille… et le questionnement sur le pourquoi d’un voyage si abruptement désiré par le pape. Tel est Eugène, un chrétien où passe avant tout l’obéissance, confiante malgré tout en ce chemin nouveau qui lui sera demandé. Un exemple à suivre lorsqu’on ne sait pas vraiment ce que la vie nous réserve !

    Réflexion sur l’ Église souffrante d’aujourd’hui : les cardinaux convoqués à Rome par le Pape François en connaissaient bien sûr le motif, ils savaient que d’aucuns s’étaient livrés à des actes répréhensibles. S’ils ignoraient quelles mesures seront prises pour éradiquer le mal, j’aime à penser qu’ils ont fait confiance en ce qui leur a été proposé.
    Toutes proportions gardées, n’y aurait-il pas là une similitude entre notre fondateur partant à Rome et tous les cardinaux qui ont répondu à l’appel du pape François. Pour eux tous, le Souverain Pontife est Parole de Dieu en laquelle ils ont décidé de croire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *