Eugène souligne cet autre passage de la Règle auquel il trouve important de se référer constamment:
… Mais on n’y parviendra (la conversion des âmes par la prédication) qu’en renonçant à sa propre gloire, qu’en réprimant dans le fonds de son cœur les vains applaudissements des hommes; qu’en prêchant, en un mot, comme l’Apôtre Jésus Christ et Jésus Christ crucifié non par le prestige de la parole mais par la force de l’esprit, » « c’est-à-dire en montrant que l’on est pénétré de ce qu’on enseigne et qu’on a commencé à le pratiquer soi-même avant de l’apprendre aux autres ». (art. 5, ibid.).
Notes de retraite, Octobre 1831, EO XV n. 163
Un rappel évident que les gens perçoivent à travers nos paroles si nous ne sommes pas authentiques dans nos témoignages et dans nos convictions.
Il est évident que paroles et conduite doivent aller de pair. Quel effet l’éloge de la charité aurait-il si, une fois sorti du lieu saint, on se met à déblatérer du prochain ? Comment oser faire l’apologie du sacrement de Pénitence si des pensées de vengeance accompagnent notre vie ? Comment décrire la pauvreté avec sincérité si nous ne faisons rien pour montrer le véritable bonheur à tous les gens qui souffrent et ont besoin de réconfort ?
Le bon sens nous fait dire que « les bottines doivent accompagner les babines. » L’évangéliste nous rappelle que l’amour de Dieu ne peut exister sans amour du prochain. (Math. 22) Énoncé tout simple qui nous introduit à la contemplation de la vie du Sauveur et à une vie de « missionnaire » équilibrée. (Les parenthèses devant le mot « missionnaires » soulignent l’ampleur de la tâche et la force reçue pour la vivre sereinement.) e
On n’est pas missionnaire tout seuls. Tant de gens nous ont accompagnés depuis notre baptême jusqu’au moment où nous avons entendu et décidé de suivre l’appel sur lequel nous avons à modeler notre vie de chrétien ! Reconnaissance à tous ceux-là qui nous ont fait découvrir un Dieu d’amour et en qui nous reconnaissons le vrai visage de Jésus Christ.