JE VOUS VOYAIS EN LUI, NOUS ÉTIONS AINSI, QUOIQUE DEJA A UNE GRANDE DISTANCE, BIEN PRES LES UNS DES AUTRES

Eugène passa les mois d’été en Suisse avec les étudiants qui se préparaient au missionnariat. Il était toujours triste lorsqu’il quittait cette communauté, pour retourner à Marseille, sous la lourde charge de vicaire général, dans ces temps difficiles pour l’Église.

Je ne parviendrai jamais, mes chers enfants, à ce point de stoïcisme d’être insensible à la séparation d’une communauté comme la vôtre. Heureusement que je ne connais pas la nécessité d’acquérir ce genre de vertu païenne qui prouve l’absence de toute charité et le défaut absolu de cœur…

En se joignant à eux lors de l’oraison, il leur exprime son amour paternel:

Oh! Que je vous aime! Je le sens quand je suis avec vous, je le sens quand je suis loin de vous, toujours vous êtes présents à ma pensée et vous vivez réellement dans mon cœur. Hier et aujourd’hui je me suis uni à vos saints exercices. Ce matin j’étais aux pieds de Notre Seigneur dans l’église de Genève à l’instant même que vous entouriez le divin Maître pendant l’office de sexte et l’examen. Je vous voyais en lui, nous étions ainsi, quoique déjà à une grande distance, bien près les uns des autres.

Lettre au Frère Mille et aux novices et scholastiques de  Billens, le 17 Septembre 1831, EO VIII n 403

 

Par l’oraison, il lui été possible d’entrer en communion avec les Oblats, unis dans la présence de Jésus Le Sauveur.

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1 réponse à JE VOUS VOYAIS EN LUI, NOUS ÉTIONS AINSI, QUOIQUE DEJA A UNE GRANDE DISTANCE, BIEN PRES LES UNS DES AUTRES

  1. Denyse Mostert dit :

    À une certaine époque, la sainteté voulait que l’on garde « les secrets du roi » pour soi. Le plus souvent, il s’agissait de faveur « spirituelle » à garder par humilité ou encore d’attachement, trop humain disait-on parfois, qui aurait pu diminuer la ferveur de notre vocation. Ceci faisait partie du « fiat » prononcé par les religieux au moment des vœux.

    Pas question pour Eugène de garder ses joies frileusement enfouis au fond de son cœur. « Je ne parviendrai jamais, mes chers enfants, à ce point de stoïcisme d’être insensible à la séparation d’une communauté comme la vôtre », écrit-il dans une lettre au Frère Mille et aux novices et scholastiques de Billens.

    Et pour cause. Le Seigneur qui a dit « aimez-vous les uns les autres » ne peut certes pas porter ombrage aux déclarations de ces sentiments qui réchauffent. Un bonheur partagé ne peut qu’épanouir et donner naissance à une heureuse émulation entre les parties concernées.

    Avez-vous remarqué combien les jeunes d’aujourd’hui sont généreux en déclarations d’amour ? Que j’aime, au téléphone entendre l’inévitable allo suivi du « je t’aime grand-maman » ! Et ces caresses, et ces échanges quand nous nous retrouvons !

    « Oh! Que je vous aime! Je le sens quand je suis avec vous, je le sens quand je suis loin de vous, toujours vous êtes présents à ma pensée et vous vivez réellement dans mon cœur », disait le fondateur aux jeunes de Billens. Une liberté épanouissante, une liberté qui fait se resserrer les liens humains et donne le goût d’avancer de concert toujours plus haut sur le chemin de l’amour.

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