LE BESOIN DE COMPAGNONS POUR LE VOYAGE CHRÉTIEN

Juste parce qu’une personne a eu une expérience religieuse profonde, et vit un processus de discernement pour savoir comment la vivre, cela ne signifie pas qu’automatiquement la vie deviendra plus facile. Autant qu’on a besoin d’une direction spirituelle, on a aussi  besoin de la camaraderie de nos pairs durant notre parcours. Le besoin pour cette profondeur de la camaraderie fut toujours présent dans la vie d’Eugène. Ici, il démontre son besoin de support à son ami Emmanuel de Claubry:

Maintenant, vous parlerai-je de moi ? Oui, mais ce sera pour me recommander à vos prières, pour vous charger expressément de demander à Dieu avec persévérance qu’il accomplisse sur moi ses adorables desseins dont je retarde l’effet par mes infidélités ; qu’il frappe, qu’il coupe, qu’il me réduise à ne vouloir que ce qu’il veut, qu’il renverse les nombreux obstacles qui s’opposent à ce que j’arrive à un état plus parfait auquel je crois fortement être appelé.
Qu’il me fasse la grâce de connaître de plus en plus les vanités de cette misérable terre, pour que je ne vise plus qu’à ces biens célestes que la teigne ne saurait entamer. En un mot qu’il me rende digne de la Communion des Saints et me fasse occuper parmi eux la place qu’il paraît m’avoir destinée, mais qu’il me semble être bien loin encore de mériter.
Que ne suis-je à portée de vous parler plus clairement ! Vous m’aideriez non seulement de vos prières, mais aussi de vos exemples, et auprès de vous je me trouverais plus fort pour combattre et plus assuré de la victoire.

Lettre à Emmanuel Gaultier de Claubry, le 23 décembre 1807, EO XIV n 22

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“Nous devons apprendre à parler selon notre propre vérité intérieure, aussi loin que nous pouvons l’apercevoir. Nous devons apprendre à dire ce que nous pensons vraiment dans les profondeurs de nos âmes, et non ce que nous croyons qu’on attend de nous, non ce qu’un autre vient juste de dire. Et nous devons être prêts à prendre la responsabilité de nos désirs et d’en accepter les conséquences.”   Thomas Merton

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1 réponse à LE BESOIN DE COMPAGNONS POUR LE VOYAGE CHRÉTIEN

  1. Denyse Mostert dit :

    Le 23 décembre 1807, lettre d’Eugène de Mazenod à Emmanuel Gaulthier de Chaubry dans laquelle il va plus loin que les habituelles nouvelles et vœux de bonne santé. En toute confiance, il demande des prières afin que, confie-t-il, Dieu « me fasse la grâce de connaître de plus en plus les vanités de cette misérable terre, pour que je ne vise plus qu’à ces biens célestes que la teigne ne saurait entamer. »

    Et voici mon besoin de savoir en marche. Qui est donc ce M. de Chaubry dont je ne me souviens pas avoir souvent entendu parler ? Un ami qu’Eugène connaît de longue date? Eh bien non. Il s’agit d’un jeune homme rencontré par le plus grand des hasards.

    En 1805, Eugène revient d’avoir été visiter sa tante à Paris… Voici ce qu’en dit le P. Frank Santucci : « Durant ce long voyage dans une voiture publique, il rencontra un jeune médecin militaire, Emmanuel de Chaubry, qui était en route pour rejoindre son régiment en Italie. Ainsi commença une amitié qui allait durer 50 ans. À son arrivée en Italie, Emmanuel écrivit à Eugène pour lui décrire la souffrance qu’il devait supporter aux mains de ses confrères soldats à cause de sa foi et de ses principes religieux. Cela devint, pour Eugène, une catalyse qui lui rappela tout ce qu’il avait appris dans sa formation religieuse – spécialement entre les mains de Don Bartolo. » (*)

    Rien de planifié dans cette rencontre… Juste l’envie d’en savoir un peu plus sur ses compagnons de voyage, histoire peut-être de passer le plus agréablement possible les longues heures en diligence. Et voilà que prend naissance une amitié qui durera un demi-siècle où chacun va livrer ce qu’il vit profondément… et où ils vont être celui qui permet à l’autre d’aller plus loin.

    N’avons-nous pas tous le désir de connaître ce genre de relation où on peut mettre à jour ses faiblesses ? Des amitiés où il faut prendre soin de ne pas verser dans les conseils à tout-va et de respecter le libre arbitre de chacun ?

    Cela devient alors une relation amicale où la vie circule à plein. Où l’on échange tout autant des réflexions intérieures que des petits faits quotidiens. Où confidences, rires et joie sont au menu. Une amitié bien concrète. Il s’agit là d’un rêve possible, d’une réalité très belle, à vivre avec la délicatesse du coeur.

    http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=2438 – 27 octobre 2015

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