UN CANDIDAT QUI N’A AUCUNE IDÉE DE LA FAÇON DONT ON FAIT LES CHOSES

Maintenant qu’il était à Marseille, Eugène se tint en contact régulier avec les supérieurs des communautés oblates pour y assurer une unité d’esprit. Ses lettres sont remplies de détails pratiques se référant aux situations et aux gens. En particulier, il maintint le contact avec Hippolyte Courtès, à Aix, qui était responsable de la formation des nouveaux membres de la Société des Missionnaires.

Après la visite d’Eugène à Nice, le curé de la cathédrale de cette ville avait recommandé un sous-diacre pour être un candidat apte à se joindre aux Oblats.

Je n’ai pas besoin de te recommander de faire bon accueil à ceux qui se présentent, mais je dois te dire que celui-ci n’a aucune idée de ce qui se fait chez nous. Il était disposé à se consacrer aux missions de Nice. M. Dauranson lui avait parlé de nous sans savoir tout ce que nous exigeons de perfection de ceux qui veulent s’enrôler dans une milice qui ne peut combattre le démon et le vaincre que par les armes de la foi à la manière des Apôtres. Il faut donc, dès que tu auras reconnu que ce sujet peut nous convenir, aborder la question pour ne pas perdre du temps et de l’argent dont nous n’avons pas de reste

Lettre à Hippolyte Courtès, 30 juillet 1824, EO VI n 149

Ici Eugène revient au cœur de la vocation oblate, en utilisant un vocabulaire militaire : ce n’est pas seulement une question de faire de bonnes choses, mais d’être : avoir une qualité de vie édifiée sur la foi et d’après le modèle des apôtres. C’est là seulement qu’on sera en mesure de contrer le pouvoir du mal qui est à l’œuvre dans le monde. S’il n’est pas clair pour les candidats que la nécessité d’ « être » doit dépasser le « faire », alors ils ne sont pas pour nous.

Aujourd’hui, dans notre Règle de Vie :Les candidats doivent présenter les signes de maturité propres à leur âge, posséder une connaissance satisfaisante de la doctrine chrétienne et faire preuve de constance dans la foi et la vie chrétienne, d’amour des pauvres et d’aptitude à la vie communautaire.     CC&RR, Règle 54a

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1 réponse à UN CANDIDAT QUI N’A AUCUNE IDÉE DE LA FAÇON DONT ON FAIT LES CHOSES

  1. Denyse Mostert dit :

    « Jean Joseph Hippolyte Courtès, ancien membre de la Congrégation de la Jeunesse, fut un des premiers compagnons du père de Mazenod et resta toujours son confident et son ami… » Après le départ d’Eugène pour Marseille, en 1823, il fut nommé supérieur de la maison d’Aix et y resta jusqu’à sa mort. » (*) C’est donc à un homme de confiance que le Fondateur confie la formation des novices tout en gardant contact avec lui pour que soit gardé l’esprit des Constitutions.

    En juillet 1824, un candidat est recommandé par le curé de la cathédrale de Nice. « Je n’ai pas besoin de te recommander de faire bon accueil à ceux qui se présentent, écrit Eugène au P. Courtès, mais je dois te dire que celui-ci n’a aucune idée de ce qui se fait chez nous… Il faut donc, dès que tu auras reconnu que ce sujet peut nous convenir, aborder la question pour ne pas perdre du temps et de l’argent dont nous n’avons pas de reste. »

    Le candidat doit comprendre que Les Missionnaires de Provence ne peuvent « combattre le démon et le vaincre que par les armes de la foi à la manière des Apôtres.»

    Voici ce qu’en dit le début de la Règle de 1818. «Que fit notre Seigneur Jésus Christ? Il choisit un certain nombre d’apôtres et de disciples, qu’il forma à la piété, qu’il remplit de son esprit; et après les avoir dressés à son école et à la pratique de toutes les vertus, il les envoya à la conquête du monde, qu’ils eurent bientôt soumis à ses saintes lois. Que devons-nous faire à notre tour pour réussir à reconquérir à Jésus Christ tant d’âmes qui ont secoué son joug? » (*)

    Quelques mots très simples mais, ô combien exigeants, pour résumer ce qui est demandé aux Missionnaires de Provence : « Devenir des saints, comme les Apôtres, et ensuite, comme eux, évangéliser les pauvres. » (**)

    Un programme qui peut nous paraître irréaliste… Nous le savons que nous sommes des êtres imparfaits… Nous le savons que la perfection est inaccessible ici-bas… Ce dont il faudrait par ailleurs nous convaincre, c’est que, notre persévérance à vivre en présence de Dieu notre mission quotidienne est le chemin le plus sûr pour accéder à cette sainteté qui nous est demandée.

    (*)http://www.omiworld.org/dictionary.asp?v=6&vol=1&let=C&ID=165
    (*)http://www.omiworld.org/dictionary.asp?v=10&vol=1&let=A&ID=1083

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