GARDANT LES COMMUNAUTÉS DANS L’UNITÉ AUTOUR DU CHARISME FONDATEUR

 

À première vue, ces mots, écrits à Henri Tempier qui était le supérieur de la communauté du Laus, pourraient sembler être ceux d’un supérieur autocratique qui voulait avoir le dernier mot en tout.

… Vous ne deviez pas souffrir et encore moins autoriser les démarches si contraires au bon ordre. Sommes-nous devenus une république ou bien un gouvernement représentatif? Vous appartient-il d’établir de nouveaux usages et la communauté de N.-D. du Laus a-t-elle le droit de délibérer, de représenter, même en corps, la moindre des choses? Non certes. Aussi, tout ce qui a été fait doit être regardé comme non avenu, abusif et diamétralement contraire à l’esprit de nos Constitutions.

Lettre à Henri Tempier, 13 mars 1821, EO VI n. 63

 Ils sont en réalité les mots d’un homme qui était convaincu que la fondation des Missionnaires de Provence venait de Dieu. C’est sous l’inspiration de Dieu que ce groupe était venu à exister, et c’était sous la direction de Dieu que l’esprit de ce groupe avait été exprimé et enchâssé dans la Règle de 1818. Ensemble, au cours de leur Chapitre Général, ils avaient discerné la volonté de Dieu à leur endroit et avaient accepté la Règle comme son expression. Pour cette raison, ils ne pouvaient pas y apporter de changements arbitraires.

Chaque communauté était liée par cette Règle et ne pouvait pas se considérer comme une « république indépendante ». Il n’y avait qu’un esprit pour les Missionnaires et chaque communauté était tenue de vivre selon cet esprit. La préoccupation majeure d’Eugène était sa responsabilité devant Dieu de maintenir fidèlement ce qui avait été confié à ses soins.

C’était là un temps critique pour les Missionnaires en autant qu’ils étaient sur le point de mettre en marche une troisième communauté et qu’il était essentiel de maintenir le même esprit familial en chacune d’elles. Ils ne disposaient pas des moyens de communication instantanée que nous avons aujourd’hui, et ainsi, le seul moyen d’assurer l’unité était de suivre la lettre de la Règle.

Aujourd’hui, notre Règle de Vie maintient le souci d’unité propre à Eugène quand elle parle du Supérieur Général et de son conseil dans les termes suivants :

 Ils veillent avant tout à assurer la fidélité de la Congrégation à l’élan apostolique que lui a légué le Fondateur sous l’inspiration de l’Esprit.

CC&RR, Constitution 131

 

« Le leadership est le transfert de la vision. »     Hal Reed

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1 réponse à GARDANT LES COMMUNAUTÉS DANS L’UNITÉ AUTOUR DU CHARISME FONDATEUR

  1. Denyse Mostert dit :

    Mars 1821. Bientôt, il y aura trois communautés de Missionnaires de Provence.
    Malgré la distance physique qui les sépare, le Fondateur tient plus que jamais à garantir « l’esprit de famille » des différents groupes.

    Il veille au grain. À Notre-Dame-du-Laus, le P. Henri Tempier reçoit une lettre qui commence très abruptement. « … Vous ne deviez pas souffrir et encore moins autoriser les démarches si contraires au bon ordre. »

    Il siérait de connaître la nature de l’initiative qui déplaît tellement au Fondateur. Quoiqu’il en soit, il me semble qu’elle a dû être accomplie en toute bonne foi. Il parait en effet peu probable que l’ami si dévoué ait eu en vue « une république ou bien un gouvernement représentatif » !!!

    Parce que les deux hommes sont étroitement unis, Henri sait pertinemment que son Supérieur refusera de voir changer un seul iota des Constitutions établies et acceptées en 1818.

    Pouvait-il en être autrement de celui qui s’est consacré corps et âme à un appel intérieur ? Ne fallait-il pas, pour assurer le fonctionnement homogène des différentes communautés que tous vivent conformément aux Règles signifiant la volonté de Dieu ?

    Une seule directive pour le P. Tempier : « Aussi, tout ce qui a été fait doit être regardé comme non avenu, abusif et diamétralement contraire à l’esprit de nos Constitutions.» Nul doute que cet ordre si péremptoire ait été exécuté.

    En aurait-il été de même aujourd’hui alors que les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée se lient également par le vœu d’obéissance ?

    La Règle actuelle dit qu’ils ont « avant tout à assurer la fidélité de la Congrégation à l’élan apostolique que lui a légué le Fondateur sous l’inspiration de l’Esprit. »

    Comme il en était au 19ième siècle, la fidélité ne s’acquiert le plus souvent qu’au prix de renoncements à une volonté propre au profit de décisions parfois incomprises. Mais par après, n’arrive-t-il pas que l’on découvre des motifs plausibles qui viennent justifier cette obéissance ?

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