QUAND LES CHOSES NE VONT PAS SELON LES PRÉVISIONS

L’une des conditions posées par les Missionnaires en prenant en charge le sanctuaire de ND du Laus comme mission permanente fut que lorsque le temps froid vint mettre un terme aux pèlerinages, les Missionnaires passeraient les mois d’hiver à prêcher des missions paroissiales dans les villages environnants.

Ainsi, les Pères Tempier, Mye et Maunier prêchèrent une mission dans le village de Rognac, du 14 novembre au 5 décembre 1819. Ce fut une mission difficile car la paroisse était divisée et la mission avait été imposée à la paroisse par l’Archevêque et les gens n’étaient pas bien préparés pour cette mission. Henri Tempier écrivit à Eugène:

J’espère que vous serez content de notre vie apostolique;…vous saurez que nous avons fait à pied notre voyage avec un beau temps, malgré nos craintes. En arrivant à Rognac, nous sommes allés adorer le saint Sacrement, puis nous avons pris une petite réfection chez le Maire, et de là nous avons été faire visite aux deux maisons qui nous avaient été recommandées; le soir, après un repas frugal que nous avons pris à la cure, nous avons trouvé les lits tels que nous les souhaitions, trois mauvaises paillasses qu’on n’a pu procurer aux trois missionnaires qu’après avoir battu tout le pays, trois chaises et trois mauvaises couvertures.
Ce pays est très divisé, j’espère cependant que nous y ferons quelque bien, plus encore par notre vie pauvre, et conforme le plus que nous pouvons à celle de notre bon Maître, que par nos prédications.

Lettre de Henri Tempier à Eugène de Mazenod, 14 novembre 1819,
Écrits Oblats II.2, n. 19

 

Eugène répondit à cette lettre de façon enthousiaste :

Dieu soit loué! mes chers amis et véritables apôtres; mon cœur souffre de votre position, mais il se réjouit en même temps de vous voir partager le sort de nos premiers pères, des disciples de la croix.

Lettre à Henri Tempier, 16 novembre 1819, EO VI n. 47

 

« Même au cœur des pires difficultés, lorsque tout le reste dans notre vie semble tomber en morceaux, nous pouvons encore trouver la paix dans l’amour éternel de Dieu. »    Armstrong Williams

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1 réponse à QUAND LES CHOSES NE VONT PAS SELON LES PRÉVISIONS

  1. Denyse Mostert dit :

    Novembre 1819. À Notre-Dame-du-Laus, la saison des pèlerinages est finie. Comme convenu, les Missionnaires se consacrent alors à prêcher des retraites dans les villages des environs.

    À Rognac, mauvais départ s’il en est. L’archevêque qui a imposé cette mission et le curé n’ont pas semblé se soucier outre mesure de la préparation des paroissiens. Les P. Tempier, Mye et Maunier en font la triste expérience. Ils ne semblent pas vraiment y être les bienvenus.

    C’est en termes très mesurés qu’Henri Tempier en fait la relation à Eugène de Mazenod.

    Après la visite au Saint-Sacrement, « petite réfection chez le Maire… le soir, repas frugal … pris à la cure… [avant de rejoindre] trois mauvaises paillasses qu’on n’a pu procurer aux trois missionnaires qu’après avoir battu tout le pays, trois chaises et trois mauvaises couvertures… »

    Un accueil à la mesure de la division qui règne à Rognac ! Voici qui augure mal des effets de la mission… Le très clairvoyant P. Tempier confie à son supérieur que, si d’aventure quelque bien s’y fait, il sera davantage le résultat de la « vie pauvre et conforme… à celle Jésus Christ des missionnaires que de leurs prédications.

    Aucune attente irréaliste là-dedans, aucune envie non plus de baisser les bras, mais une foi d’une grande lucidité. Une foi qui, tout en s’en remettant à Dieu pour le résultat final, met son espérance dans une vie en conformité avec l’Évangile.

    Tout le contraire du défaitisme auquel nous serions parfois tentés de nous laisser aller…

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