…faire en sorte, en un mot, que, sortant de nos discours, ils ne soient pas tentés d’admirer sottement ce qu’ils n’ont pas compris,
mais qu’ils s’en retournent édifiés, touchés, instruits,
capables de répéter dans le sein de leur famille ce qu’ils auront appris de notre bouche..
Règle de 1818, Chapitre 3, §1. De la prédication
Lorsqu’on s’assoit pour préparer un sermon, il nous faut nous demander, « Quel message est-ce que je veux que les gens retiennent clairement lorsqu’ils sortent de l’église et retournent à leurs occupations journalières? » Et alors, tout le sermon est préparé à la lumière de cette visée, avec un seul désir : instruire et offrir un message inoubliable qui pourra nourrir la vie des auditeurs durant toute la semaine.
« Le bonheur est à l’intérieur. Il n’a rien à voir avec la quantité d’applaudissements que vous obtenez ou le nombre de gens qui font votre éloge. Le bonheur survient quand vous croyez que vous avez fait quelque chose de vraiment significatif. » Martin Yan
Prendre la parole c’est une question d’instruction, de motivation et bien sûr de personnalité. On ne se refait pas. Certains orateurs nés n’ont qu’à se montrer pour faire éclater déjà les applaudissements. Leur parole est harmonieuse, leurs propos policés avec souvent la touche d’humour qui sait détendre. D’autres, plus cartésiens déploieront un savoir sans faille contre lequel nul ne peut s’objecter. L’intelligence peut y trouver momentanément son compte mais l’essence même de ces discours se trouve vite oubliée.
C’est aux personnes pauvres des villages isolés que les Missionnaires de Provence vont porter Jésus Christ et son Évangile. D’où la nécessité de « …faire en sorte, en un mot, que, sortant de nos discours, ils ne soient pas tentés d’admirer sottement ce qu’ils n’ont pas compris… ».
Ce « faire en sorte » lourd de sens peut-il être autre chose que l’expression simple et authentique de l’expérience personnelle du missionnaire avec Jésus Christ ? Expérience où prennent place toutes les exigences de la charité mais également la paix en héritage qu’il souhaite transmettre à ces gens qui ont tant souffert.
Ce langage ne s’adresse-t-il pas à tous les blessés de la vie que nous sommes tous un peu ? Des mots venus du cœur, personne ne les oublie. Et ce qui nous habite, n’est-on pas enclins à le faire partager à ceux qui nous entourent ?
« Tous les chrétiens, par leur baptême sont des missionnaires », écrivait le P. Jacques Loew. Alors qu’attendons-nous pour faire de nos vies un langage où il fait bon retrouver Jésus Christ ?