LE MINISTÈRE DES PRISONS: UN DES PRINCIPAUX BUT DE NOTRE INSTITUT EST D’AIDER LES ÂMES LES PLUS DÉLAISSÉES

L’expérience personnelle d’Eugène comme jeune prêtre a été  intégrée dans la pratique de la Congrégation missionnaire qu’il a fondée. La Règle qu’il a écrite pour ses membres pourrait être vue comme une description autobiographique de son propre ministère. Il écrit :

§ 4. Prisons
Art. 1. On ne perdra jamais de vue qu’une des fins principales de l’Institut est de venir au secours des âmes les plus abandonnées. À ce titre, les pauvres prisonniers ont des droits bien acquis à la charité de la Société.
Art. 2. On tâchera donc de pourvoir à leurs besoins, autant que le permettront les circonstances, en les visitant fréquemment et les instruisant de leurs devoirs religieux au moins le dimanche.
Art. 3. On s’appliquera surtout à les amener, par les plus douces insinuations, à s’approcher fréquemment du sacrement de la pénitence et à recevoir de temps en temps la sainte Eucharistie61.
Art. 4. On épuisera toutes les ressources que la charité chrétienne peut inspirer pour aider les condamnés à se bien préparer à la mort.
Art. 5. On les accompagnera jusque sur l’échafaud d’où les missionnaires ne descendront qu’après avoir reçu le dernier soupir des patients qu’ils doivent défendre dans cette extrémité contre toutes les embûches du démon, les angoisses de la mort et le danger du désespoir.

Règle 1825

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Une réponse à LE MINISTÈRE DES PRISONS: UN DES PRINCIPAUX BUT DE NOTRE INSTITUT EST D’AIDER LES ÂMES LES PLUS DÉLAISSÉES

  1. Mostert Denyse dit :

    « Une des fins principales de l’Institut est de venir au secours des âmes les plus abandonnées. À ce titre, les pauvres prisonniers ont des droits bien acquis à la charité de la Société. »

    J’avoue que les mots« droits acquis » contenus dans / Règle § 4. Prisons – art. 1 / m’ont tout d’abord fait sursauter ! Je me suis demandé comment les contemporains d’Eugène ont réagi en lisant ces lignes tellement en contradiction avec le regard d’une société qui condamne…

    Un phénomène d’époque ? Nullement. Il suffit de penser aux récits d’innombrables délits dont nous abreuvent abondamment les medias Après l’annonce de la nouvelle à sensation, on y va à grand renfort de détails plus sordides les uns que les autres, de procédure d’arrestation, d’interrogatoire serré pour finir en analyses péremptoires des peines de prison imposées.

    En examinant mes réactions devant cet afflux quotidien d’informations et d’opinions, il me faut avouer être bien loin de la mansuétude exprimée par saint Eugène. M’est il souvent arrivé de qualifier les délinquants de toutes sortes de « pauvres prisonniers » ? Ai-je jamais pensé à leur attribuer en plus« des droits bien acquis à la charité de la Société » ? Pas souvent à vrai dire… pour ne pas dire jamais…

    Lorsque mes fils vivaient leur époque-équitation, j’ai appris bien des choses au sujet des chevaux y compris le rôle des œillères qu’on fait porter à ces montures pour leur empêcher tout écart du chemin tracé. Dire de quelqu’un qu’il « porte des œillères », c’est la plupart du temps faire allusion à un regard uni-directionnel susceptible de rendre plus simple un raisonnement qui, le plus souvent, conduit à un jugement figé. De ce sens figuré, Le dictionnaire Larousse dit que c’est : « être borné.. avoir une vision étriquée des choses. »

    Comme nous tous, je n’aimerais me voir attribuer de tels qualificatifs… Et pourtant, ne m’arrive-t-il pas de les mériter quand j’adhère tranquillement à l’opinion générale sans prendre le temps d’une réflexion personnelle, et cela parce que les œillères que j’accepte alors de porter viennent faciliter pour moi un jugement très confortable puisque adopté par la majorité.

    Il y a là un excellent motif de conversion. Conversion du regard afin qu’il tienne compte de l’être humain dans toute son intégralité. Conversion du jugement. Certes la condamnation du délit s’impose, mais avant de faire subir le même sort au « pécheur », ne serait-il pas juste de prendre le temps d’envisager toutes les composantes d’une vie qui l’a conduit à poser le geste incriminé aujourd’hui.

    Alors il se pourrait que nous découvrions les « droits acquis » dont parle Eugène. Droit à notre compréhension d’homme ou de femme encore bien éloignés eux-mêmes de la perfection mais surtout et avant tout droit à la Miséricorde de Dieu. Jésus n’a-t-il pas exprimé le souhait qu’aucun ne se perde de toute cette humanité qu’il est venu sauver?

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