COURIR, SAUTER, CHANTER

Depuis plus de deux mois maintenant, notre réflexion quotidienne s’est portée sur le sujet de la Congrégation de la Jeunesse qu’Eugène avait mise sur pied en 1813 et à laquelle il dédiait la majeure partie de son temps et de son énergie, jusqu’à la fin de 1815. À partir de 1816, il divisait son temps et son énergie entre l’établissement et la mission des Missionnaires et son ministère auprès des jeunes. Pour compléter le tout, je vais consacrer les prochains jours à terminer cette présentation structurée, avant de poursuivre sur les activités d’Eugène de 1818 et au-delà.

Les rencontres de la Congrégation de la Jeunesse se tenaient deux fois par semaine et consistaient en un jour bâti autour d’un équilibre d’instruction, de prière et de temps consacré à être ensemble les uns avec les autres. Chaque activité devait être pleinement accomplie, comme, par exemple, lorsqu’ils jouaient :

Art.5. On se livrera ensuite gaiement à toute sorte de jeux. On courra, on sautera, on chantera; en un mot, on s’amusera tant qu’on pourra, intimement convaincu que plus on se sera diverti, mieux on aura été fidèle à cet article du règlement, mieux on aura ainsi l’esprit qui l’a dicté.

Statuts, Chapitre IX – Des jeux et divertissements

Eugène savait que c’était cela qui séduisait les jeunes, et il insistait pleinement pour qu’ils aient du plaisir, et qu’ils le fassent au meilleur de leur capacité.

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Une réponse à COURIR, SAUTER, CHANTER

  1. Denyse Mostert dit :

    La Congrégation de la Jeunesse, une nécessité. Déjà en 1805, Eugène de Mazenod écrit à son père. « La religion était à moitié perdue dans ce royaume; et si la paix accordée à l’Église n’eût mis à même les ministres de préserver la jeunesse (…) de la contagion qui avait gagné dans tous les âges (…) les enfants de la Révolution ignoreraient qu’il existe un Dieu. » (*)

    Toujours le même « faire connaître et aimer Jésus Christ » ! Mais cela de la manière bien incarnée qui va canaliser toute l’énergie vacante des adolescents. On parle ici d’équilibre entre « les temps d’instruction, de prière et de temps consacré à être ensemble les uns avec les autres ».

    Nous voici loin du sérieux imperturbable que vivraient de jeunes gens résolument séparés de monde ambiant. Au contraire, c’est dans l’harmonie d’une vie qui tient compte de l’être humain tout entier que va se poursuivre le cheminement des futurs apôtres.

    Oui vraiment, le Directeur de la Congrégation de la Jeunesse a compris que Jésus, par sa nature d’homme assumée sous tous ses aspects, nous a appris que « tout concourt à la gloire de son Père » (Rom 8 :28). Même ces moments de détente heureuse, repris dans les Statuts, où « on se livrera ensuite gaiement à toutes sortes de jeux. On courra, on sautera, on chantera… »

    Qui n’a pas disputé l’un ou l’autre match ou encore livré une partie de carte serrée et n’en est sorti avec un sentiment de solidarité accru envers les autres joueurs ? Le score final n’y joue qu’un très petit rôle. Pendant quelque temps, nous avons ensemble observé des règles, réfléchi, établi une stratégie et cueilli une provision de bonne humeur pour la suite de la journée.

    Et voilà qui rassure sur le bienfait de ces temps de loisirs dont nous avons tous besoin. Loin d’être du temps perdu, ils sont des bouffées d’oxygène qui nous permettent d’avancer ensuite avec plus de détermination et de joie.

    (*) Petite vie de Eugène de Mazenod / Cardinal Roger Etchegaray

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